16.11.07

Un maroquin sinon rien - Episodes 3/4

Cette semaine, le temps du mouvement social s'est accéléré. Entre le vote du budget à l'Assemblée, mission par mission, et la gestion de la grogne liée aux régimes spéciaux, le Gouvernement a eu fort à faire. Lagarde, Bertrand, Pécresse et l'impayable Laporte ont été les grands acteurs de ces deux dernières semaines trépidantes.Mais que dire alors de la performance magistrale de Rachida Dati qui à elle seule ou presque est parvenue à faire entrer "Un maroquin sinon rien" dans le cercle très fermé des plus grandes sitcoms comico-gouvernementales.

Plus que jamais, le Président est à l'image de la jeune génération et de son activité favorite : le "zapping". Ajaccio, le Tchad, le Guilvinec, Washington, Strasbourg, le Président est partout, rarement longtemps, rarement muet, rarement précis mais toujours fracassant et tonitruant. Il ne nous reste aucune mesure concrète en tête ou presque mais des images, de bien belles images, ça oui! Les ajacciens embastillés à domicile, le tour opérator hispano-français, le poissonnier, l'homme de stand-up devant The Congress sur un texte de Guaino, l'Européen magnifique...Président zapping, malaise social zappé ?

Tout le monde sur le Pont ! Avis de gros temps ! Exceptionnelle solidarité gouvernementale ces derniers jours ; personne ne doit s'empêcher d'attirer la foudre sur lui. Il n'y a pas de raison d'être en retrait. On ouvre tous la "boîte à claques" en même temps...
Lagarde propose aux Français de préférer leur vélo à leur voiture...(l'A86 à vélib, ça doit être sympa le matin!)
Bertrand ne dort plus, ne se rase plus (pas le temps d'avoir des ambitions donc), il reçoit, il consulte, il n-é-g-o-c-i-e...tout en prévenant que l'Etat n'a pas sa place dans les discussions entreprise par entreprise. Deux jours de bazarre monstre, des sondages à gogo, des nuits blanches, un Premier ministre totalement absent, et finalement Bertrand...accepte de prendre part aux négociations salariales qui suivront dans les entreprises...

Mais c'est du côté de la Place Vendôme que le meilleur est venu. Dans une chevauchée fantastique saluée comme il se devait par des magistrats euphoriques, conclue par le vote de son budget et 8 heures de débats acharnés à l'Assemmblée, la Garde des Sceaux Rachida Dati est parvenue à se construire une bien belle image. C'est un véritable consensus, au-delà des clivages partisans. La Ministre de la Justice a le talent de négociateur de Robocop et la souplesse d'esprit d'Hulk. Quant à sa lecture de l'aménagement du territoire, son analyse des besoins légitimes de rationalisation des moyens ou de justice de proximité, la future candidate du 7è arrondissement parisien a fait montre d'une aisance certaine et d'une lucidité confondante...Si bien que son budget, voté 136 voix contre 81 et la réforme de la carte judiciaire ont été à l'origine d'une très vive opposition de la part des élus locaux UMP...Complètement perdue, la Ministre s'est même laissé aller à proposer une "franchise" sur l'aide juridictionnelle, avant de raviser...le coup de fil élyséen ayant vraisemblablement permis de remettre les choses en place...

Mais au fait il n'y a pas de cours de droit à HEC ?

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