20.3.07

La vérité, c'est beau comme un discours de Sarkozy au Zénih!


"Vous avez de la chance d’être jeunes, parce que la jeunesse c’est la promesse des commencements, des soleils qui se lèvent sur les mondes endormis".





Mon regard sur l'homme de l'amour et de la Nation!

« Depuis des décennies nous laissons dénigrer la nation et la République. Nous nous excusons même d'incarner une identité nationale, républicaine, française. Depuis des décennies nous avons pris l’habitude d’avoir honte de notre histoire et de nos valeurs ».

Fidèle aux thèses de Max Gallo et d’Alain Finkelkraut dont j’ai lu en partie le « Qu’est-ce que la France ? », Sarkozy développe l’idée que notre identité nationale ne saurait être forgée sur les bases d’une repentance perpétuelle. Je partage en partie cette analyse. Les Français d’aujourd’hui n’ont pas à s’auto flageller pour des crimes commis par d’autres et en d’autres époques.
Il reste qu’on ne peut pas balayer d’un simple revers de main la question de la place de la mémoire dans l’identité nationale française. Lorsque Chirac reconnaît le rôle actif de l’Etat français dans la déportation des juifs, affaiblit-il pour autant notre identité nationale ? Certainement pas ! Je crois qu’à l’instar de l’Allemagne, il faut savoir reconnaître les erreurs commises, parfois même s’excuser, assumer collectivement, nationalement, ses crimes, pour construire une identité solide et fédératrice. Tôt ou tard, la France devra dire sa responsabilité en Algérie et reconnaître ses erreurs. L’excuse sur le mode « le contexte n’était pas le même », « l’Algérie était un département français » ou « mais il y avait les terroristes du FLN en face » doit cesser au plus vite. Ce serait faire un acte de re-fondation fort pour l’identité nationale. Car c’est un peu facile de prétendre que la nation est « l’âme » française et prétexter que les périodes sombres de notre histoire, ne sont que des parenthèses...


« Quand on prive une partie de la jeunesse de l’accès aux grandes œuvres de l’esprit en prétendant qu’elle n’est pas capable de faire l’effort nécessaire pour les comprendre, que c’est trop compliqué pour elle et que cela ne lui sert à rien, quand on refuse d’enseigner Antigone au fils d’ouvrier ou à l’enfant d’immigré, on ne fait pas la politique qui permet à chacun de conquérir l’estime de lui-même, on fait la politique du nivellement, de l'égalitarisme, de l'assistanat ».

La distance entre les beaux discours écrits par le chiraquien Henri Guaino et la réalité de la majorité UMP est parfois vertigineuse ! Pour rappel, le 31 mars 2006 (c’est pas vieux !), une loi sur l’apprentissage junior donne la possibilité de sortir un élève du système scolaire…DES 14 ANS !!!

Toutes les sorties de Sarkozy depuis 4 ans cherchent à créer de la « violence symbolique », à choquer ou à diviser. Qu’on soit pour ou qu’on soit contre, il faut être conscient d’une chose : un candidat qui ne peut plus se rendre dans certains quartiers de son propre territoire, un candidat qui ne parle qu’à la France qui « se lève tôt », à la « vraie France », qui finit par lier immigration et identité nationale (Notons que Simone Weil a pris soin de prendre ses distances immédiatement)…ce candidat-là, pardon de le dire chère main droite, mais il est très mal engagé sur le chemin de la Présidence d’amour et des rassemblement.

Sarkozy, c’est une politique anxiogène.
C’est une politique du verbe fort et de l’action inefficace.
C’est la politique de la caméra et du micro. La politique du JT de 20h. Cette politique qui n’a comme seule ambition…les gros titres de la presse du soir.
Il suffit de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur et de regarder les 5 ans écoulés. Le bilan de la majorité UMP est-il bon ? Dîtes-vous bien si Sarko est élue, ce seront les mêmes pendant cinq ans à l’Assemblée nationale.

A-t-on retrouvé le chemin de la croissance économique alors que tous nos voisins sont repartis dans un cycle positif depuis plusieurs années ? Où sont les effets de cette fameuse croissance internationale qui suffisait à justifier la croissance de 3-4 % des années Jospin ? Sur le plan social, la résorption des inégalités a-t-elle été au moins tentée ? On a construit du logement, je vous l’accorde, mais des actions fortes ont-elles été parallèlement menées par exemple contre les ventes à la découpe ou pour le respect de la loi SRU ? A part l’apprentissage à 14 ans, le socle des connaissances, et le dernier décret de De Robien, quels ont été les grandes réformes en matière d’éducation nationale ?!

Le bilan des années Chirac/Sarkozy (qui ont d’ailleurs la même plume, Henri Guaino !) est très largement celui de l’échec économique et social.
Qui peut encore se laisser berner par l’argument : mais je ferai mieux dans « la France d’après… ». Ou encore « j’ai changé ». Ou encore « je veux rassembler tous les Français » après avoir le feux aux banlieues par un manque de contrôle évident et un usage irresponsable de la parole publique.
Désolé mais la ficelle est un peu grosse…

19.3.07

Le vrai Sarkozy (loin des clichés et des a priori)

La main gauche d'Ambidextre vous a presenté une vision érronée du discours de Nicolas Sarkozy à la jeunesse, dimanche 18 mars au Zénith de Paris.
Rien dans son discours instaurait une opposition entres les français ou les jeunes. Au contraire, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois prononcé un discours d'amour, de tolérance et d'ambition, nourrie de valeurs affirmées haut et fort et incontestablement républicaines et humanistes.

En voici de longs extraits, plus fidèles à la tonalité générale du discours (disponible sur www.u-m-p.org). La main droite y était pour vous :

"Le drame de la jeunesse française depuis quarante ans, le vôtre par conséquent mais aussi celui de vos aînés et celui de ma génération, c’est qu’au lieu de lui apprendre à aimer on le lui a désappris. Entre la glorification de l’instinct et la montée de l’utilitarisme, on a étouffé cette alliance du sentiment et de la raison qui était l’essence même de la civilisation et de la culture.

(...) Depuis des décennies nous n’apprenons pas à aimer nous apprenons à détester. La mode est à la détestation de soi, à la détestation de la famille, de la nation, de la société, de la culture, de la civilisation, à la détestation de l’Occident, de la religion, de la morale, de l’intelligence, à la détestation du devoir, du travail, de l’excellence, de la réussite … Je déteste cette détestation systématique!

(...) En finir avec la détestation de soi par où commence toujours la haine de l’autre, voilà par quoi doit commencer une politique de l’Homme et de la civilisation pour le XXIème siècle.

Donner à chaque homme le sentiment de sa propre dignité, tel devrait être le but de toute politique. Voici pourquoi je veux parler à tous les Français et tous les rassembler parce que tous, à mes yeux, ont un rôle à jouer, une utilité sociale, une valeur qui leur est propre. Dans mon esprit, il ne peut y avoir de demi-mesure : respecter l'homme c'est respecter chaque homme sans exception. Permettre qu’en toute circonstance chacun garde l’estime de lui-même, voilà ma conception de la politique. Quand on prive une partie de la jeunesse de l’accès aux grandes œuvres de l’esprit en prétendant qu’elle n’est pas capable de faire l’effort nécessaire pour les comprendre, que c’est trop compliqué pour elle et que cela ne lui sert à rien, quand on refuse d’enseigner Antigone au fils d’ouvrier ou à l’enfant d’immigré, on ne fait pas la politique qui permet à chacun de conquérir l’estime de lui-même, on fait la politique du nivellement, de l'égalitarisme, de l'assistanat.

(...) Quand chaque jeune Français sera enfermé dans le monde clos de son langage et de sa pensée, incapable de communiquer avec les autres, d’échanger, de partager des projets et des rêves, alors le grand rêve d’une République universelle et fraternelle qui est le grand rêve de la France laissera la place au communautarisme et aux tribus. C’est-à-dire à une société où chacun n’aime que celui qui lui ressemble, celui qui a la même couleur de peau, la même origine, la même religion. Je veux lutter contre cette dérive. Je le dis clairement. Si je suis Président de la République je combattrai le communautarisme parce que c'est la négation de la République. Je le combattrai en défendant la promotion d'une culture commune : celle de la France avec son identité, ses valeurs, ses convictions. Depuis des décennies nous laissons dénigrer la nation et la République. Nous nous excusons même d'incarner une identité nationale, républicaine, française. Depuis des décennies nous avons pris l’habitude d’avoir honte de notre histoire et de nos valeurs."

On est loin des caricatures qu"en font la gauche. Avec Nicolas Sarkozy, on a affaire à un homme complexe, profondément républicain et humaniste, qui croit en l'homme, en la France et à qu'il honore d'ambitions élevées. Il ne sépare jamais de son esprit les notions de sécurité et de droit, ou celles de mérité et d'égalité des chances.
Certains ont du mal à l'admettre mais Nicolas Sarkozy est bien le candidat le plus à même à rassembler les francçais autour d'une ambition commune ( et non seulement autour d'une peur ou d'un désarroi). Sa rupture qu'il prône peut interpeller mais elle va s'imposer tant elle est légitime.

La vraie France contre les voyous...

"La France de toutes les couleurs et de toutes les religions c’est la France qui rêve d’emploi, d’école, d’intégration, de promotion sociale. Ce n’est pas la minorité qui brûle les voitures, qui agresse les gens et qui tend des embuscades aux forces de l'ordre qu’elle veut éloigner pour pouvoir mieux se livrer à ses trafics.La France de la diversité qui veut étudier, travailler, s’intégrer ne réclamer rien d’autre que l’égalité des chances.Cette France je veux lui dire que la fraternité c’est d’abord pour elle que je veux la remettre au cœur de la République. Cette France-là qui est la vraie France, la France de toujours, celle de l’effort, du mérite et de la tolérance, elle ne supporte plus les voyous qui lui empoisonnent la vie, elle veut vivre dans la paix, la tranquillité, la dignité."
Des propositions ? aucune. Et le pire diagnostic qui soit : les jeunes paumés de banlieue, délinquants pour certains, brûleurs de voitures, ne seraient pas la France. C'est précisément PARCE QU'ILS SONT AUSSI LA FRANCE QU'IL FAUT S'ADRESSER A EUX.
Qui peut croire à cette vision conservatrice de la société, à cette vision héritée de la vieille droite sécuritaire française : il y les petites gens honnêtes qui travaillent et de l'autre la minorité violente qui n'est pas la France ! La vision offerte par Sarkozy, mâtinée d'appel à la faternité, de leçons d'amour, gratinée de quelques grandes envolées hypocrites et fausses reprenant Guy Mocquet le résistant de la premire heure, me dégoûte. Car perce toujours derrière quelques mots et tournures bien sentis, capables d'émoustiller la jeune neuilléenne de 17 ans, une vision manichéenne et dangeureuse de la société française. Sarkozy ne rassemblera autrement que sur la peur et une vision anxieuse de l'identité nationale.
Pensez-vous sincèrement que Sarko sera le Président de tous les Français quand discours après discours ils persévèrent à monter des Français contre d'autres ?
Dur dur de quitter le costume de premier policier de France.
Plus la campagne avance, et plus Ségolène Royal, avec toutes ses lacunes, avec toutes se imperfections, offre le visage positif, rassurant et fédérateur d'une Présidence HUMAINE.
Le choix sera clair le 22 avril :
Ségo pour le progrès économique et le souffle d'air frais institutionnel, Sarko pour la violence économique et la fracture nationale.

16.3.07

C'était la France debout.

Lucie AUBRAC est morte à 94 ans , au soir d'une vie d'une intensité rare. D'une vie où elle a accepté de se mettre en danger. C'était une femme dans la Résistance. La chose n'est pas banale. Femme et résistante.
D'autres femmes, peu à vrai dire, ont fait partie de ces ombres qui préservèrent jusqu'au bout l'honneur de la France. C'est vrai, il y en a eu peu, mais comme Lucie Aubrac, elles ont agi à un niveau de responsabilité élevé, pris des risques majeurs au jour le jour.
Marie-Madeleine Fourcade, par exemple, chef du réseau Alliance, Bertie Albrecht, alter ego d'Henry Fresnay à la tête du très puissant mouvement Combat... l'histoire de femmes françaises dans une France malmenée.
Lucie Aubrac, elle, a, sitôt atteint l'âge de la retraite, occupé son temps libre à témoigner sur son action de résistante. Sa personnalité extraordinaire, son rôle assumé de passeuse de mémoire auprès des plus jeunes générations font aujourd'hui qu'elle occupe une place à part dans le coeur des Français.
Pour toutes et tous, Lucie Aubrac, c'est à jamais la France debout.

13.3.07

Des parrainages à Le Pen au ministère de l’identité nationale !


La politique est aussi affaire de choix des mots. En liant ouvertement, immigration et identité nationale, Sarkozy accrédite l’idée « d’une dilution de l’âme française » provoquée par l’immigration. Comment comprendre autrement la création de ce futur ministère de la « bonne gueule française » !
Le Parti socialiste a eu ses tords en matière d’immigration mais les mots de Sarkozy, l’amalgame qu’il ose faire, sont inacceptables. C’est inexcusable. L’immobilisme sur ce sujet, a en grande partie, nourri les extrêmes. C’est vrai. Mais cela n’autorise pas de la part de la droite républicaine un aussi dangereux raccourci.
C’est la démonstration que, pour récupérer l’électorat extrêmiste, Nicolas Sarkozy est prêt à tous les amalgames. C’est un danger pour la France, pour ce qu’elle représente de valeurs humanistes et solidaires. Il y a un fossé entre d’un côté la volonté de lutter contre les régularisations massives, contre les filières de clandestins, et de l’autre assimiler immigration et identité nationale.

Voilà un bel appel du pied au FN et le retour des « affinités électives » FN/RPR ! La droite républicaine est-elle résolue à assumer ces dérapages pour séduire un électorat "égaré à l’extrême droite".

L'électorat frontiste, ce sont des gens comme les autres. Ok. Peut-être faudrit-il tout de même affirmer haut et fort un moment qu'une majorité d'entre eux ne partagent pas des idées comme les autres !

11.3.07

Coup de Barre, grosse fatigue

Les propos tenus par l'ancien premier ministre Raymond Barre, dans un interview à France Culture sont profondément choquants.
Pour rappel, il a défendu Maurice Papon de façon virulente. Je cite : "il n'avait rien fait de contraire à sa responsabilité de grand commis de l'Etat." Il s'est permis d'ajouter : "on ne démissionne que lorsqu'il s'agit d'un intérêt national majeur" et de préciser que l'ordre de rafler les enfants juifs pour les charger dans les camps de la mort ne justifiait pas de démissionner car : "il fallait faire fonctionner la France."

Il a également, dans la même interview, rappelé sa sympathie pour Bruno Gollnisch.
Il ajoute enfin une touche nauséabonde d'antisémitisme en dénonçant le lobby juif dans des circonstances que je vous laisse découvrir sous la plume de Bernard-Henri Levy dans son bloc-notes du Point (p122, n°1799 du 8 mars 2007). Un article édifiant qui commente dans le détail cette interview scandaleuse.

On ne peut pas laisser dire des choses pareils sans en tirer les conclusions qui s'imposent. Je souhaite que l'UMP, par l'intermédiaire de son président, Nicolas Sarkozy, prononce l'exclusion de l'ancien premier ministre et candidat à la présidence de la République, pour avoir prononcé des propos incompatibles avec les idéaux républicains défendus par le premier parti de France.

J'espère que je serai entendu.

7.3.07

Etatisme, jacobinisme et modernité…à vous de voir.

J’ai décidé de prendre Sarko et Ségo aux mots. Intéressant de constater que la modernité n’est pas toujours dans le camp de celui qui la revendique le plus fort.
De mon point de vue, Ségolène Royal démontre et affirme au fil des semaines une certaine constance dans ses prises de position et dessine les contours assez clairs de sa future présidence. A l’inverse, Sarkozy souhaite tellement changé qu’il brouille le projet qu’il entend proposer aux Français. Il est un peu partout et nulle part vraiment.
Sur l’Etat, sa réforme et la volonté de promouvoir la décentralisation, Royal a un temps d’avance sur Sarkozy. Rien d’étonnant quand on sait que la décentralisation, cette réforme majeure de notre organisation administrative, s’est faite d’abord et surtout grâce à la volonté farouche de la gauche (les grandes lois Deferre), face au jacobinisme de droite.
Alors avant de se réfugier dans l'idéologique ou dans l'anathème, sur le mode « la gauche, l’étatisme, le goût de la dépense inutile… » ou "la droite, anti-étatiste, ultra-libérale...", jetons un œil sur les discours et comparons. Histoire de nuancer. Chiche?


Discours de Cormeilles-en-Parisis (Val d’Oise) 6/03/2007
« [L'Etat] C’est ce par quoi la société peut échapper à la tyrannie du court terme et à la myopie des marchés. »

« L’Etat c’est la seule force opposable aux marchés.
C’est la seule force opposable à toutes les fatalités.
C’est ce par quoi la destinée commune devient une réalité concrète.
C’est ce par quoi la politique peut s’inscrire dans la durée.
C’est ce par quoi la société peut échapper à la tyrannie du court terme et à la myopie des marchés.
C’est le contrepoids à la seule loi du profit.
C’est la seule digue contre les dérives d'une économie de prédateurs, de spéculateurs, de fraudeurs.
C’est la mutualisation des risques.

(…) Entre la décentralisation, l’Europe et la mondialisation, la crise de l’Etat et la crise de la nation se nourrissent l’une l’autre.
On ne résoudra pas cette crise en abaissant l’Etat.
On ne résoudra pas cette crise en prenant acte de l’impuissance publique et en organisant l’Etat minimum.
Je ne crois pas à la doctrine de l’Etat minimum. Je ne crois pas à la doctrine du laissez-faire. Je ne crois pas qu’en France l’Etat puisse être réduit à un rôle secondaire. Je ne crois pas que la nation puisse conserver son unité avec un Etat faible.
Je ne crois pas que la république puisse continuer d’exister sans un Etat fort.
Je ne crois pas que le capitalisme puisse survivre si le marché est tout et l’Etat rien.
Je ne crois pas à la démocratie d’opinion qui prétend opposer la société à l’Etat.

Discours de Villepinte 12/02/2007
« Donner un coup de jeune à cet Etat colbertiste, jacobin, centralisé à l’excès »


« Les Français, je l'ai également compris, aspirent à voir l'État réformer profondément sa gestion pour dégager des économies et donc des marges d'action.
(…) Nous devons agir, nous avons des structures centrales qui sont devenues beaucoup trop lourdes, nous avons trop de ministères qui, en dix ans, ont changé huit fois de périmètres et donc de dénomination, avec toutes les dépenses inutiles, toutes les pertes d'efficacité et tous les gaspillages que cela entraîne.

Il faudra réformer tout cela, alléger le poids de nos administrations et les mettre au service des citoyens. Il faudra soulager les administrations centrales qui s'épuisent à gérer des personnels répartis sur le territoire et les crédits de toutes sortes. Oui, il faut en finir avec cette lourdeur de l'État central qui engendre plus de textes législatifs ou réglementaires, bien souvent illisibles et inutiles.

(…) J'ai la passion du service public, je sais que les Français sont habités par la même passion. Je sais que les fonctionnaires aujourd'hui malmenés ont une conception exigeante de leur mission, c'est pourquoi cette réforme de l'État et des structures administratives, nous leur devons d'abord à eux, aux agents publics, et nous le devons à tous les usagers, et nous le devons parce que c'est là aussi que nous retrouverons des marges de manœuvre et des moyens de productivité et d'efficacité pour le pays.

Oui, ensemble, nous allons donner un coup de jeune à cet État colbertiste, jacobin, centralisé à l'excès, croulant sous le poids des bureaucraties inutiles. Ensemble, nous allons mettre l'État à l'heure de ce désir d'autonomie, de responsabilité civique et de liberté que j'ai senti monter d'un bout à l'autre de la France. »

6.3.07

Vive l'impôt !

Levez les tabous sur l'impôt et en finir avec une logique fiscale unique... et inique!
J'ai lu "Vive l'impôt !", de Liêm Hoang Ngoc, Délégué national du PS en charge de l'économie. Derrière le titre provocateur, principalement destiné à faire pousser des cris d'orfraies aux jeunes commerciaux "collets montés" de l'UMP, j'y ai vu l'occasion de puiser quelques réflexions alternatives en matière d'impôt. Quelques pistes permettant de repenser ce pilier fondateur de la citoyenneté et d'en saisir toute l'utilité sociale.
Rappel précieux en la période : l'impôt, aussi, fait la nation.
Cette critique est également publiée dans la News des livres (n°76, mars 2007) de la Fondation Jean Jaurès.

"
Première page, premiers mots. Le ton est donné. « Deux siècles après la Restauration de 1815, les conquêtes de la révolution française sont à nouveau menacées ». L’entrée en matière est incisive et le lecteur prévenu. Qu’on se le dise, Liêm Hoang-Ngoc est résolu à en finir avec la logique du cens pour redonner à l’impôt tout son sens !

Aux paradigmes dominants, aux partisans nombreux du moins d’impôt, il oppose une approche citoyenne et solidaire de la fiscalité. Il rappelle à ceux qui veulent bien l’entendre, qu’à l’instar du vote, l’impôt est un attribut essentiel de la citoyenneté.

Il n’est pas qu’un choix de pure technique mais révèle une vision du monde. Derrière les questions d’assiette, de taux, ou de rendement, derrière la question inaudible du chiffre, de sa complexité, ce sont des choix politiques décisifs qui s’opèrent. L’impôt, c’est la mise en chiffres d’une ambition politique ! Rendre la société et donc l’impôt plus justes, voilà toute l’ambition de la gauche. Cela suppose de réinventer l’impôt, de le rétablir dans son utilité sociale. Ni plus ni moins.

Le propos est construit en deux temps. Raisonnement par la négative d’abord. Propositions et réponses aux sceptiques ensuite.

En revenant d’emblée sur les « théories de l’offre », sur les tentatives déçues de ses plus ardents précepteurs, c’est finalement le lien entre baisses d’impôts et croissance économique que Liêm Hoang Ngoc parvient à démonter. Il s’attaque ainsi avec succès à la vulgate néolibérale, à un discours installé, érigé depuis maintenant quelques années en indépassable horizon. L’impôt serait un frein à la liberté d’entreprendre, une entrave dans le contexte de concurrence fiscale, une ponction préjudiciable et coûteuse en économie ouverte. Dire cela ne doit plus soulever de questionnement et relève désormais pour beaucoup du registre simple de l’évidence.

La conversion de la droite française à ce discours, d’une partie de la gauche aussi, n’a pas pour autant permis de créer une dynamique économique vertueuse. Elle a même contribué, selon l’auteur, à maintenir la croissance française dans une situation d’atonie durable. Le pacte de stabilité, symbole de cette politique de courte vue, compromettrait les possibilités de croissance future, en comprimant notamment un certain nombre de dépenses d’avenir liées à la recherche. L’économie se serait en fait figée. Ce que nous dit Liêm Hoang Ngoc, c’est qu’il y a là un choix de société assumé. On redistribue moins, on fige en l’état et on assure la survivance des inégalités les plus criantes. Bref, c’est la Restauration !

Petit détour historique par un grand renversement de l’histoire… Liêm Hoang-Ngoc nous balade. Et il y a quelque chose de plaisant dans cette balade. Et même pour tout dire d’utile. On se rappelle par exemple que l’impôt est un excellent révélateur, qu’on peut lire à travers lui l’état d’une société, comprendre ses valeurs et ses ambitions collectives. Pour l’auteur, la période que nous traversons serait donc celle du retour aux vieilles antiennes, aux logiques d’Ancien régime. La Restauration, ce n’est pas rien tout de même ! C’est cette période de l’Histoire de France qui voyait la propriété foncière asseoir la position sociale et conférer l'aptitude à exercer des droits politiques...

Pour le sans-culotte Hoang Ngoc, la remise en cause de la progressivité de l’impôt sur le revenu, la création d’un bouclier fiscal ou encore le projet de suppression des droits de succession participent d’une logique unique et redessinent les contours d’une même société. Une société que l’on pensait disparue. C’est, pour paraphraser l’auteur, la « revanche du rentier ».

Le décor est planté. C’est là qu’arrive notre tonitruant « vive l’impôt » ! Acte II donc ; dans l’ordre, rideau, entrée en scène fracassante et propositions de réforme.

En matière d’imposition, il faut à la fois la justesse et la justice. Juste diagnostic de la réalité sociale d’abord, rétablissement des termes de l’équation fiscale ensuite. Confronté aux demandes de protections, sommé de répondre à l’exigence croissante de solidarité nationale, l’Etat doit repenser non pas tant son modèle social que la manière de le financer. Voilà pour l’équation. Reste sa résolution.

L’une des pistes proposées consiste en un basculement du financement de toutes les dépenses universelles sur l’impôt. Un nouvel impôt citoyen dont on nous dessine à grands traits la possible architecture : fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu d’un côté, création d’une CSG entreprises assise sur la valeur ajoutée, de l’autre. Au passage, Ngoc distingue clairement cette dernière proposition, qui souhaite mettre à contribution les profits, de l’idée de « TVA sociale » qui entend elle peser sur la consommation des ménages. Le basculement d’une assiette salaire vers une assiette valeur ajoutée n’est pas seulement juste socialement, il est aussi efficace fiscalement ! Pour Liêm Hoang Ngoc, le nouvel impôt se traduirait à la fois par un taux de contribution plus faible et par « un rendement supérieur et à peu près constant ». La CSG entreprises aurait enfin comme vertu de desserrer la contrainte pesant sur les PME riches en main d’œuvre et viendrait à l’inverse taxer plus lourdement « les grandes entreprises extrêmement profitables » « ayant ajusté à la baisse leur masse salariale ». Quant aux PME qui doivent être en capacité d’investir massivement dans la recherche et d’amortir ces investissements par la suite, Liêm Hoang Ngoc propose de prendre en compte pour elles une assiette plus étroite excluant les amortissements, et de lui faire correspondre un taux de contribution plus élevé.

Fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG, amélioration de la progressivité de l’impôt, élargissement de l’assiette en supprimant notamment la tranche à taux zéro, création d’une CSG entreprises assise sur la valeur ajoutée, Liêm Hoang Ngoc donne les pistes possibles « d’un impôt républicain authentiquement solidaire ».

Drôle de sans-culotte tout de même ce Liêm Hoang Ngoc, qui finit par redonner à l’impôt ses lettres de noblesse !

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5.3.07

Vol au dessus d'un nid de coucou

Ségolène Royal souhaite que les régions françaises rentrent au capital d'EADS.
Une proposition pareille justifie que je vous livre un second post sur Airbus en moins d'une semaine.

Heureusement, une telle démarche est soumise à dérogation du ministère de l'économie et des finances. Car il s'agit là d'une mesure strictement démagogique.

Les régions françaises ne sont pas des landers allemands. Si l'Allemagne, avec son système fédéraliste, permet ce type de participation capitalistique, il est complétement naïf de croire qu'en France, les régions pourraient en faire de même avec un quelconque impact sur le capital du géant aéronautique.

Les régions pourraient atteindre tout au plus 0,6% du capital de l'entreprise en levant chacune que quelques millions d'euros. Dérisoire ! Insuffisant même pour avoir le droit et peser même un peu sur les décisions du conseil d'administration.

Autant dire qu'il s'agit d'une mesure coûteuse pour le contribuable, inutile et finalement inadapté aux problèmes d'Airbus. Messieurs les politiques, laissez Airbus tranquille et surtout souhaitez lui de se redresser au plus vite. Suspendre l'application d'un plan de sauvegarde est ce qui pourrait lui arriver de pire - même les salariés en conviennent... N'est-ce pas Ségolène ?

4.3.07

Borloo, la star de mars

Jean-Louis Borloo est relativement absent de la campagne présidentielle.
Le ministre de la cohésion sociale et président du parti Radical n'a toujours pas declaré en public son soutien à tel ou tel candidat.

Ce silence ne devrait plus durer longtemps. Certains pensent encore qu'il pourrait rejoindre son parti d'origine, l'UDF, et son candidat François Bayrou. Je suis persuadé du contraire.

Selon moi, son ralliement à Nicolas Sarkozy ne fait aucun doute. Je pense même qu'il a déjà été négocié depuis longtemps. Jean-Louis Borloo devrait donner un nouveau souffle à la campagne de Nicolas Sarkozy, notamment sur les questions sociales. Pas d'improvisation dans la campagne de Sarkozy, tout cela a dû étre anticipé.

Pourquoi la décision de Borloo est-elle si attendue ? Car l'ancien maire de Valenciennes est un électron libre, très populaire, avec une image d'homme d'action et de résultats qui déroge dans la classe politique actuelle et qui peut peser dans la campagne. On lui doit le redressement du Valenciennois, un plan sans précédent en matière de rénovation urbaine et de bons résultats en manière de chômage depuis 2 ans.

Jean-Louis Borloo devrait être une pièce maitresse de la campagne de Sarkozy. Il incarnerait les questions sociales, pourtant présentes dans le programme du candidat UMP mais qui ont parfois du mal à emmerger. Il rassurerait les élécteurs tentés par Bayrou et confirmerait que l'élection de Nicolas Sarkozy engagerait la France sur la voie d'une gouvernance pragmatique et volontariste.

Pour moi, Borloo devrait être la star de mars, avant, peut-être, d'être la star de mai... Il fait, en effet, partie de ceux qui pourrait prétendre à une nomination au poste de premier ministre... Mais sur ce point, j'attends encore un peu avant de vous livrer mes pronostics.

3.3.07

Des idées claires sur l'Europe

Ségolène Royal décolle pour Berlin lundi. Elle va rencontrer la chancelière allemande, Angela Merkel. L'occasion certainement de remettre l'Europe et les relations franco-allemandes au centre de la campagne.

Parler d'Europe fait peur du coté du PS. Logique lorsqu'on se rappelle les prises de position de Laurent Fabius pour le non, contre son propre camp. L'ancien premier ministre qui a aujourd'hui rallier l'équipe de campagne et qui engendre une certaine confusion sur les positions européennes du projet socialiste.

Au moins si on vote Sarkozy, pas d'ambiguité, on sait à quoi s'attendre sur l'Europe. Le candidat UMP est un pragmatique sur les questions européennes. Il souhaite proposer à nos voisins, un texte consititutionnel simplifié, ne reprenant que la première partie du traité initial - consacrée aux institutions. Ce texte serait adopté par voie parlementaire.
Pourquoi cette solution ? Car Nicolas Sarkozy connaît l'urgence d'agir sur cette question. Il faut lever le blocage, sortir de l'impasse du traité de Nice, encore amplifiée avec l'accueil des 12 nouveaux pays entrants. Et surtout, Nicolas Sarkozy semble curieusement le seul à comprendre que nous ne sommes pas seul en Europe, que l'Europe se construit désormais à 27.

Voter Sarkozy, c'est aussi faire le deuil du couple franco-allemand comme on l'entendait depuis le traité de Rome. Une alliance exclusive dépassée aujourd'hui. Nicolas Sarkozy a une vision plus souple et plus élargie de la construction européenne. Finis les rêves d'une Europe à une tête, place à l'Europe des coopérations renforcées, une fois avec l'Espagne sur la sécurité, une autre avec l'Angleterre sur la défense ou avec la Finlande sur la Recherche.

Voter Sarkozy, c'est voter pour l'action.
A l'inverse, j'ai bien peur que les divergences de point de vue au PS conduisent plutôt à l'immobilisme. Les querelles de 2005 hantent encore la Rue Solferino.

2.3.07

Lettre à mon père, lettre à nos maires

Cher papa,

la loi éléctorale t'a confié une mission particulière. En tant que maire d'une petite commune du Pas-de-Calais, tu fais partie des 36 000 maires de France à avoir la possibilité de parrainer l'un des candidats à la présidence de la république.

Cette procédure a été mis en place comme garde-fou pour éviter la multiplication de candidature saugrenue à une éléction où tout un chacun peut se présenter. C'est dans le principe une règle utile.

Pourtant, cette règle a de nombreux travers. L'évolution de la loi qui a instauré la transparence sur les parrainages fait peser sur toi un responsabilité engageante.
Tu ne souhaites pas l'assumer, à l'instar de la grande majorité de tes collègues. Je le comprends. Tu es un élu sans étiquette. Tu ne roules pour aucun parti politique et tu n'as jamais fait part de tes préférences politiques dans le cadre de tes mandats locaux. Tu ne souhaites pas que ton parrainage puisse être considéré comme un soutien politique à tel ou tel candidat.

C'est cependant un point de vue que je ne partage pas. Le parrainage d'un candidat n'est ni un adoubement, ni un manifeste, ni même le reflet d'une sympathie pour tel ou tel candidat. Ce n'est pas un geste politique.
Il s'agit simplement d'un geste démocratique et républicain. La responsablité est donnée aux maires de parrainer le candidat qu'ils jugent utiles et légitimes dans le débat politique national.

Or, aujourd'hui, certains candidats, utiles au débat, en vertu du pluralisme démocratique, ne pourront peut-être pas se présenter devant les français alors même qu'ils représentent un parti politique et avec lui des centaines de milliers voire des millions d'électeurs.

Je pense principalement à Jean-Marie Le Pen (mais Olivier Besancenot, Dominique Voynet ou Philippe De Villiers et quelques autres sont également concernés). Inutile de rappeler que je me situe aux antipodes de ses convictions extrêmes. Je me battrais pourtant pour qu'il puisse figurer dans le débat présidentiel. C'est aussi ça la démocratie.

Sa position de challenger en 2002, présent au second tour, prouve à elle seule, qu'il n'a plus à démontrer sa légitimité éléctorale à l'échelon national. Quelle signification aurait l'élection de 2007 si Jean-Marie Le Pen ne pouvait y participer. On imagine déjà le cataclysme que cela provoquerait, à un mois seulement du premier tour. Et quelle légitimité pour le président élu, si près de 20% des français n'avaient pu se prononcer fidélement à leur opinion au 1er tour ?

Parrainer Le Pen n'est pas un acte simple, surtout lorsque l'on doit l'expliquer à des élécteurs qui connaissent mal la logique des parrainages, à un an des municipales. Pourtant, à ta place, je sauterai le pas. Les arguments ne manquent pas pour le justifier, au nom de la démocratie...

Je terminerai par un souhait : Que plus jamais le suspens des signatures ne prenne autant de place dans la campagne présidentielle et que 2007 serve de leçon pour remettre à plat cette procédure, certes utile mais ô combien imparfaite.

A bientôt

Ton fils

1.3.07

De quoi j'me mêle ?

Airbus fait face à des difficultés sans précédent. Louis Gallois, son très talentueux dirigeant, arrivé à la rescousse, à dû se résoudre à proposer un plan de restructuration, entrainant des fermetures d'usines et plus de 10 000 suppressions d'emplois dont près de la moitié en France.

En pleine campagne éléctorale, les politiques réagissent logiquement à cette annonce. Heureusement, pas tous de la même façon.

Ségolène Royal, notamment, propose une mesure radicale et particulièrement efficace : un moratoire... - wahou ! - autrement dit, un arrêt immédiat du plan de relance pour remettre à plat la gestion de l'avionneur européen. Quelle ambition !

Une fois de plus, quelle inconscience, oui ! EADS, la maison-mère, a déjà trop subi des décisions plus politiques qu'économiques de ses actionnaires publiques. Son mode de gestion paritaire, sa double présidence franco-allemande, mis en place par le gouvernement Jospin et le primat de la nationalité sur la compétence technique des sites industriels, qui est une constante dans le développement industriel de l'entreprise, ont conduit Airbus dans le mur.
La réaction de Mme Royal est donc totalement inadaptée et dangereuse.

Celle de Nicolas Sarkozy est plus mesurée. Le candidat UMP ose affirmer que le problème d'Airbus est avant tout un problème d'actionnariat. Il critique les Etats actionnaires. Il ne les considère pas comme les actionnaires les plus avisés. Pour lui, EADS souffre d'un manque de leadership d'un opérateur industriel privé. Voici une sage réflexion, loin de la démagogie éléctorale qui consiste à dire ce que le peuple veut entendre : "les licenciements c'est mal !"

Certes, ce plan est douloureux. Mais l'avenir d'Airbus doit peut-être passer par là pour assurer l'avenir industriel des autres sites et la pérennité de milliers d'autres emplois. C'est un plan nécessaire. Nos voisins européens l'admettent volontiers. Alors Ségo, de quoi j'me mêle ?