17.1.08

Economie : serions-nous, en France, conditionnés pour échouer ?



Notre camarade new-yorkais Max a souhaité attirer l'attention des deux mains d'Ambidextre sur un article publié sur le site de Foreign policy début janvier (http://www.foreignpolicy.com/story/cms.php?story_id=4095&print=1). La thèse développée tend à lier faiblesse des économies européennes et médiocrité de l'enseignement de l'économie dès l'école. Pis encore, les vieilles nations du Continent, la France au premier chef, auraient une vision partiale, partielle, simpliste et pour tout dire erronée de ce qu'est réellement le capitalisme. Et cette vision serait transmise de génération en génération, via l'institution scolaire.
Le thème n'est pas nouveau. En France, Jacques Attali ou Michel Rocard ont ces dernières années insisté en plusieurs occasions sur la nécessité de repenser notre enseignement de l'économie ? Je partage leur opinion. Comprendre le monde qui nous entoure suppose une maîtrise même imparfaite des grands principes de la science économique. Comment s'ajuste les prix ? Qu'est-ce qu'une politique monétaire restrictive ? Qu'est-ce qu'une politique de l'offre ? Que veut-dire l'expression "rigueur budgétaire" ? Quel avantage d'avoir un euro fort ou un dollar faible ? Etc...

Serions-nous en France, dès notre naissance, conditionnés pour échouer dans l'économie globale, faute de "maîtres à penser" au fait des règles du XXIè siècle ? Qu'en pensez-vous ?

L'article commence ainsi...



Europe’s Philosophy of Failure

In France and Germany, students are being forced to undergo a dangerous indoctrination. Taught that economic principles such as capitalism, free markets, and entrepreneurship are savage, unhealthy, and immoral, these children are raised on a diet of prejudice and bias. Rooting it out may determine whether Europe’s economies prosper or continue to be left behind.


Millions of children are being raised on prejudice and disinformation. Educated in schools that teach a skewed ideology, they are exposed to a dogma that runs counter to core beliefs shared by many other Western countries. They study from textbooks filled with a doctrine of dissent, which they learn to recite as they prepare to attend many of the better universities in the world. Extracting these children from the jaws of bias could mean the difference between world prosperity and menacing global rifts. And doing so will not be easy. But not because these children are found in the madrasas of Pakistan or the state-controlled schools of Saudi Arabia. They are not. Rather, they live in two of the world’s great democracies—France and Germany...

2 commentaires:

мΛж a dit…

Merci Nico... Ce sujet n'a pas l'air de passionner les foules. Pourtant, le probleme est majeur: les francais ne comprennent pas pleinement l'economie et en ont peur. Et au contraire des sciences classiques, que les francais affectionnent et pour lesquelles ils excellent, la plupart des personnes qui "reussissent" dans le secteur economique provoquent le degout d'une majorite de francais. La France est le pays le plus elitiste au monde, et il n'y a pas la place pour une discipline de second rang: c'est bien connu, meme les idiots reussissent dans le commerce... "C'est polytechnique ou rien" m'a dit mon pere. Vous imaginez pas sa tete quand je lui ai dis que je ne voulais pas faire ingenieur. Du coup, au lieu de tous se battre pour la mixite (des profils, des vecus, des pracours universitaires) dans les classes dirigeantes, on laisse les manettes de l'economie francaise a des brigands, des requins sans vergogne (il y en a dans toute societe), ce qui nourrit le cercle vicieux: je hais les capitalistes, regardent ce qu'ils font, capitaliste? moi jamais.

Il y a un principe important que l'on ne m'a jamais appris dans l'education nationale: L'interet personel sert parfois l'interet general. Et l'interet personel est dans la nature humaine, alors pourquoi l'ignorer/le nier?

Nicolas Vignolles a dit…

Ah! enfin un commentaire! heureusement qu'Ambidextre peut compter sur son correspondant à New-York pour rebondir sur ses billets!

Le sujet est d'importance, tu as parfaitement raison Max. C'est effectivement notre rapport à l'argent, à la réussite individuelle qui pose problème en France. Comment conjuguer esprit d'entreprise, initiatives individuelles, assumer une forme de libéralisme régulée tout en garantissant la satisfaction de l'intérêt général?

Je reste persuadé que l'intérêt général n'est pas la somme des intérêts particuliers. La thérie de la "main invisible", théorie très en vogue chez les néolibéraux, désolé mais je n'y crois pas. Les marchés n'ont pas naturellement l'âme vertueuse, l'entreprise n'est pas par nature poussée à être "citoyenne" ou même "responsable". Ce n'est pas un jugement moral que je porte, c'est une analyse froide et objective sur ce qu'est le vrai et seul objectif d'une entreprise : le profit, la réussite d'un projet, la rétribution de ses salariés, de ses actionnaires, des ses sous-traitants.

Tout cela n'est pas en contradiction avec l'intérêt général, mais l'intérêt général, c'est bien plus que cela tout de même! L'intérêt personnel n'est pas non plus forcément son ennemi.

Reste toutefois que la somme des intérêts personnels forment au final, non plus une société d'individus libres mais une jungle du chacun pour soi. Il faut donc trouver le juste niveau d'intervention publique garantissant un socle inattaquable de liberté et d'égalité.

Je m'éloigne un peu du dujet initial mais tout cela es lié je crois.

Mais je suis d'accord, mieux apprendre les sciences économiques, c'est l'assurance de faire baisser les craintes françaises stérile à l'égard de la mondialisation éconmique. Les Français intégrent mal l'idée qu'il s'agit là d'une évolution à laquelle il ne faut pas s'opposer mais au contraire une évolution dans laquelle ils doivent trouver les moyens de tirer leur épingle du jeu.

Comprendre l'économie, pour ne plus se faire "bouffer" et continuer d'imaginer une vrai singularité française dans la mondialisation.

Une France puissante économiquement sera la meileure garantie pour faire vivre une "exception sociale" française.