11.3.08

Dimanche 16 mars, Sarkozy la tête dans le sac !

On le sait, les élections municipales sont d'abord des élections à enjeu local. L'envie de sanctionner le gouvernement à travers ce vote, n'est exprimée que par 25 à 30% des Français. Difficile toutefois de ne pas lier les résultats du premier tour, largement favorables à la gauche, au désamour soudain et brutal des Français pour leur Président.
Enseignement majeur de ce 1er tour et symbole puissant de ce divorce, les classes populaires ont plus que d'autres transformé le vote du 9 mars en sanction. Il est vrai qu'après avoir assurées la victoire du candidat Sarkozy en mai 2007, attirées par le mensonger "travailler plus pour gagner plus", elles ont eu à encaisser successivement les franchises médicales, la baisse du pouvoir d'achat, la hausse du travail précaire, la compression des aides sociales (notamment aux logements), et le discours défaitiste de l'impuissance... Les 15 milliards du bouclier fiscal n'étaient pas pour eux mais pour les classes moyennes supérieures. Et l'UMP, qui était la majorité populaire durant la campagne...est redevenue au pouvoir, l'UMR, la majorité des rentiers. Et certains se sont réveillés avec la gueule de bois, constatant que la droite au pouvoir appliquait bien un programme... de droite.

Dans de nombreuses villes, des édiles appréciés, de droite comme de gauche, ont été ou seront reconduits, les électeurs reconnaissant la qualité de leur travail sur le plan local. Reste qu'au-delà des commentaires parfois "mi chèvre mi-choux" de la presse, ce premier scrutin d'après présidentielle sonne moins comme un avertissement que comme une confirmation.

Au-delà du clivage gauche/droite, les Français ne croient plus au sarkozysme. Au volontarisme dans les mots, il préfère l'action dans les faits.

La gauche peut remporter dimanche plusieurs succès de taille : gagner Paris, Marseille, Lille et Strasbourg semblent possibles. Elle pourrait ainsi effacer la défaite cinglante de 2001 et remporter entre 3 et six départements.

Mais les victoires locales doivent lui servir à gagner au plan national.

Son ancrage local doit être affiché et non pas caché. Le PS doit à l'avenir pouvoir profiter à plein de sa force au niveau des territoires, il doit en être fier et en faire un atout au service de son projet pour le pays. Nous sommes reconnus partout comme de bons gestionnaires, perçus le plus souvent comme des responsables à la fois sérieux et innovants, capitalisons là-dessus, communiquons là-dessus !

Et si l'avenir du PS, c'était ses territoires ? Pas au sens d'un repli sur un socialisme municipal, pas non plus dans la défense de "baronies" comme au temps de la SFIO mais bien dans une tentative ambitieuse d'écrire un projet pour la France en phase avec ce qu'elle est, avec ses réalités locales.

Il faudra au PS dès novembre, inventer un projet national, en partant enfin de ce qu'il sait faire au niveau local. Et si la rénovation passait aussi par une meilleure utilisation des ressources humaines de ce parti, une démocratie participative ouverte aux expériences locales?!

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