9.10.08

Critique de livres - Fondation Jean-Jaurès

Critique de trois livres autour du monde ouvrier et de mai 68.

Extrait:

"Comme dans L’Etabli, on retrouve un monde d’inégalités profondes, de méfiance généralisée, symbolisée par la présence sur les chantiers de « mouchards ». Confrontés au déni quotidien de leurs droits élémentaires, les intérimaires ne peuvent mener aucune action collective de revendication du fait même de leur statut. Le statut, élément déterminant de différenciation et de discrimination sur les chantiers, se fonde sur deux éléments : la couleur de la peau et le type de contrat de travail. La couleur de votre peau, hier comme aujourd’hui – aujourd’hui de manière plus insidieuse qu’hier – demeure un élément de discrimination entre travailleurs omniprésent sur les chantiers. Mâtiné d’humour, le racisme structure et fige les relations de travail, les hiérarchies, les droits. Quant au type de contrat de travail, il est une sorte de seconde carte d’identité du travailleur ; c’est lui qui indique aujourd’hui la nature de son lien à l’entreprise, détermine la nature de ses droits, fixe le degré de considération et de dignité auquel il peut prétendre. Pire, ce que démontre l’enquête de Nicolas Jounin, c’est qu’il existe de la part de certaines entreprises une stratégie consciente d’exclusion des intérimaires de toutes formes de sécurité. Là encore, le statut prime ; d’un côté, les « embauchés » sont associés et bénéficient des règles de sécurité en vigueur dans « leurs » entreprises, de l’autre, les exécutants sous-traitants, intérimaires, sont renvoyés à leurs seules attributions de production. Passagers clandestins, ils se trouvent dépourvus de sécurités juridique et physique."


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