18.4.07

5 bonnes raisons de laisser Bayrou dans l'isoloir


A 4 jours de faire votre choix dans le secret de l'isoloir, certains d'entre vous sont tentés par le vote Bayrou.
Vous ne vous ressemblez pas, vous êtes traditionnellement de gauche ou au contraire, fidèles au centre droit et à ses valeurs chrétiennes... en tout cas, vous avez en commun, la tentation du centre. Je ne vous comprends. Voici mes 5 raisons de ne pas voter Bayrou :

1. Il a vendu son âme et celle de ses fidèles. Au placard ses idéaux européens et ses valeurs démocrate-chrétiennes, qui le rendait respectacle dans le paysage politique français. Il a opté dans cette campagne pour un discours Ni-ni, très poujadiste, où la ruralité, la France éternelle des bourgades prend le pas sur les grands enjeux internationaux. On est très loin d'un discours moderne.
2. Il prône le rassemblement mais ne rassemble pas. Il disait vouloir gouverner avec les meilleurs de la droite et de la gauche et a fini sa campagne sur un discours très proche du ni-droite, ni-gauche des extrêmes. Et sur un tel positionnement, il peine à rassembler parmi les plus talentueux du PS ou de l'UMP. Ce n'est pas avec Azouz Begag et le vieux Rocard qu'on gouverne la France.
3. Il n'a pas l'ambition du changement pour la France. Il ne prône aucune rupture car il la craint. Il craint l'affrontement avec les syndicats. Il craint les mesures difficiles. Il rêve une France sans heurt. Mais seulement, la France ne se réformera pas sans courage. Le courage de réformer les régimes spéciaux, de réformer l'assurance chômage, de réformer l'université ou l'emploi dans la fonction publique... Ce n'est pas un homme d'action.
4. C'est un choix par défaut. Si sa côte dans les sondages est si haute, ce n'est pas que son personnage séduise. Ce n'est pas un engouement qu'il incarne mais un rejet, un non-choix entre un Sarkozy dont l'engagement fait craindre les plus consensuels, et Ségolène Royal qui suscite la crainte de l'incompétence. Mais ne pas choisir entre le PS ou l'UMP, c'est signer un chèque en blanc à l'UDF. C'est prendre le risque d'une alliance que vous ne maitriserez plus. Les enjeux de la société française actuellement sont assez clivants pour qu'on puisse se positionner.
5. Il n'a pas les qualités pour gouverner. Il préfére la contestation que la conviction et la décision. Il n'a aucun charisme, ce qui ferait cruellement défaut à un président du XXIe siècle. Il n'a jamais fait preuve de sa compétence, quelles que soient ses fonctions antérieures (et surtout pas en tant que ministre de l'éducation). Il a une profonde méconnaissance de la politique étrangère et de l'économie. Il ne connait pas le monde de l'entreprise. Mais surtout, ce qui est le plus à craindre, c'est son incapacité à s'entourer de gens compétents pour combler ces lacunes.

Alors, dimanche, faites comme moi et laissez Bayrou dans l'isoloir !!

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais qu'arrive-t-il si c'est Sarkozy qui est élu? Si la division du vote entre la gauche et les « mous » du centre permettaient à la droite de l'emporter?

Je crois qu'une alliance stratégique et pragmatique s'impose!

J'ai écrit un texte à ce sujet sur mon blogue si cela vous intéresse.

Nicolas Vignolles a dit…

j'ai lu ton papier Louis. Intéressant mais faux à mon sens.
Je crois comme la main droite que le débat a besoin de clarté et que Bayrou n'offre que la confusion.

Je suis pour la création d'un grand parti socialiste rénové autour d'une direction social-démocrate clairement et fortement affirmée. Si Bayrou et son électorat, largement composé d'hommes et de femmes de gauche (voire le transfert des votes entre 1er et 2è tours entre Bayrou et Royal), veulent nous rejoindre pour constituer un grand parti de gauche modérée, alors nous, socialistes modernes et ouverts, nous les acceuillerons avec joie dans un grand mouvement d'ouverture.

Le reste, c'est non pas du "ni ni", c'est du "et et" à la sauce Bayrou: et avec des gens de gauche et avec des gens de droite...
Ce n'est pas le consensus cela, c'est la confusion et l'annonce d'une paralysie et d'un discrédit du politique général.

En cela, je rejoins en partie l'analyse de la main droite.

Anonyme a dit…

Bayrou entretient une confusion que Sarkozy et Royal ont crée. Royal n'est pas de gauche et Sarkozy est autant de promesses que Chirac. Bayrou aurait renié ses idées chrétiens-démocrates et européennes, lit-on ici, Prodi n'aura-t-il pas apporté son soutien à l'homme du béarn, qui parce que ses parents étaient paysans, n'est pas aussi sophistiqué que Sarkozy, donc est poujadiste. Il dénonce les méias mais avez-vous entendu Macé-scaron qui dit s'être fait virer du figaro parce qu'il ne fait pas des courbettes devant Sarkozy.
Bayrou a derrière lui, des hommes telles que bourlanges, Lagarde, Mercier et l'estime de Rocard qui est "vieux" mais qui fait plus en tant que député européen que des ministres gadgets.

je me permets :
http://almendralejo.racingstub.com/blog/6070-nicolas-sarkozy

http://almendralejo.racingstub.com/blog/6086-segolene-royal

Nicolas Vignolles a dit…

La seule critique formulée à l'encontre de Royal est un peu facile et contradictoire avec ton envie toute bayrouiste de faire sauter les clivages : "Royal n'est pas de gauche". Tu voulais une Royal plus à gauche ? moins au centre ?

Bayrou joue astucieusement son rôle d'équilibriste. Il tente de créer la nouveauté sur une espérance, une croyance, aussi porteuse électoralement qu'impratiquable institutionnellement.

A part Rocard, qui l'a rejoint ? qui le soutient ? Patrick Jolivet l'humoriste et Azouz Begag le pleurnicheur ?

Ni Borloo ni DSK n'ont répondu favorablement à son appel.

Le seul point fort à mes yeux de Bayrou, j'ai eu l'occasion de le dire à la main droite à plusieurs reprises, c'est son positionnement courageux et tenace sur l'Europe. Pour cela, il a ma sympathie. Au-delà, sa candidature rappelle le MRP de l'après-guerre, cette troisième force qui opportunément appraissait et disparaissait en fonction des échéances.


Contrairement aux espoirs d'une droite prête à tous les clins d'oeil, contrairement aux égarements temporaires de bobos attirés par un centre sans saveur ni contenu, Ségolène Royal a manifesté, sans être dans la surenchère de promesses, une grande sérénité et une forme de courage dans l'adversité. Pour tout dire, je la trouve remarquable dans sa capacité à faire face.
Quelles propositions concrètes vous feraient préférer Bayrou à Royal ? la suppression des droits de succession, les 2 emplois sans charge, le discours sur la dette, la promesse déjà déçue d'avoir DSK à Matignon ? Tout cela n'a rien d'innovant ni même de structurant!
Comment faire croire qu'un social-démocrate et un homme de droite paratge la même vision des priorités d'action!! C'est une parfaite méconnaissance de ce qui fonde l'identité social-démocrate, basée essentiellement sur la justice sociale et la résorption acharnée des inégalités sociales !!
Bayrou - et ce n'est pas grave en soi- est un homme de droite avec un électorat de gauche égaré. Ce n'est pas cela la social-démocratie.

Quand à Rocard, il a toute mon estime. Mais pour le sens tactique, j'ai connu plus fin stratège...

Nicolas Vignolles a dit…

Au fiat main droite, le titre de ton billet est tout sauf clair : laisser Bayrou dans l'isoloir ? On comprend pas vraiment qu'il ne faut pas voter pour lui...