26.8.08

Voir, comprendre, humer l'Amérique

Californie, Arizona, Utah, Nevada, Nouveau Mexique, j'ai eu la chance de découvrir un bout d'Amérique. Les grands espaces, le Grand Canyon en particulier, sont d'une beauté incroyable. C'est sans doute le paysage qui m'a le plus marqué. La nature est par endroits si généreuse qu'elle en devient émouvante. Le parc Yosémite ou les vallées vertigineuses entre lesquelles filent la rivière Colorado demeurent des sanctuaires préservés, hors du temps ou presque. Se trouver là, dans des territoires sauvages, immenses, parfois presque silencieux, est une chance en même temps que la possibilité de comprendre définitivement, d'appréhender physiquement, le combat environnemental.

Côté villes, San Francisco, Los Angeles, Las Vegas, San Diego,réservent des caractères très divers ; à chaque ville son identité, son organisation, son architecture et ses communautés. Un mot sur chacune d'entre elles pour vous donner mon sentiment. San Francisco m'est apparue comme une ville sans rythme, une sorte de belle endormie, balayée par le vent frais du Pacifique, qui ondule jusqu'à une jolie baie brumeuse, sorte de ouate protectrice. Il me reste aussi les homeless par dizaine vivant dans une grande misère, notamment dans le Civic Center.

Los Angeles est incompréhensible pour un européen. Pour moi, c'est une ville de communautés isolées, percées d'autoroutes, composées de quartiers s'étendant sur plusieurs kilomètres sans liens entre eux, abritant des populations très diverses sur les plans économique et social notamment...Entre Westood à Beverly Hills et Koreantown, pas grand chose de commun en matière de réalités humaines...

Las Vegas, c'est déjanté. Un immense parc d'attraction pour adultes. Une ville dont j'avoue volontiers ne pas avoir partagé l'enthousiasme. Les hommes-sandwiches mexicains postés tous les 30 mètres, vous proposant une fille dans votre chambre d'hôtel dans les 20 minutes qui suivent...ou les personnes au regard vide, épuisé autant qu'abruti face à une machine à sous...J'aime le poker, les strass, les filles et même l'alcool mais décidément pas cette ville. Cette ville de l'argent-roi, où le dollar est magnifié, où l'apparence et le bling-bling priment tout, est une grande carnassière; elle ne révèle que les pires instincts de l'homme et finalement ne cherche qu'à l'avaler.

San Diego, dernière étape de mon voyage. Plus petite, plus humaine, elle offre à l'européen en voyage quelques moyens de comparaison. Et puis une après-midi sur les plages de Coronado Island au Sud ne peuvent pas laisser insensibles...J'aurais aimé me rendre en Trolley à quelques kilomètres de là, à Tirujana, côté Mexique mais le temps a manqué. Quelques kilomètres seulement et une réalité sociale bien différente de la prospérité californienne. Une réalité dont l'Amérique se "protège", une réalité qu'elle craint et qu'elle repousse, à voir les barrières métalliques dressées sur les plages au sud de San diego, à Impérial beach notamment.

Voici livrées en quelques mots ici mes premières impressions de voyage, la possibilité pour moi de vous faire partager un peu de ce que j'y ai vu.