18.3.11

Présidentielles 2012 : le danger et l'issue


Hier Libération nous révélait dans un article intitulé « La présidentielle sous la menace d'un nouveau 21 avril » que 7 Français sur 10 pensent probable la réitération en 2012 du cauchemar politique vécu en 2002 !

Bien sûr ce n'est qu'un sondage, et il faut donc nous garder de toute affirmation définitive. Bien sûr aussi, aucune élection ne ressemble jamais aux précédentes. Bien sûr enfin, le rapport de forces électoral d'aujourd'hui n'aura que peu à voir avec celui qui prévaudra à 6 mois de l'élection. Mais enfin, ce sondage Viavoice pour Libération, à la suite de nombreuses autres enquêtes concordantes, nous révèle un certain nombre de choses sur l'état de l'opinion.

Principalement deux grandes leçons à mon sens, méritent d'être tirées ; en négatif d'une part, avec l'annonce d'un danger, en positif ensuite, avec l'existence d'une issue !

Le danger d'abord. C'est évidemment la menace de plus en plus crédible d'une Marine Le Pen présente au second tour de l'élection présidentielle. On le sait, son positionnement social, ses sorties sur la laïcité, son discours anti-élites, sa dénonciation de l'entente UMP-PS, son pseudo combat contre l'affairisme et la corruption sont des armes redoutables. Des armes qui font perdre de vue à nombre de Français le fonds de commerce historique de la « maison Le Pen », ce mélange détestable de démagogie économique et de raccourcis xénophobes et racistes.

L'issue ensuite. Car il y a une issue. Ce que montre bien l'étude produite par Libération, comme celle publiée par Ipsos/ Europe1/Le Monde (voir image), c'est à droite, une véritable chute libre de l'exécutif et à gauche, la confirmation, que si le désir d'alternance n'existe pas, elle demeure possible à certaines conditions.

Quelles sont ces conditions ?

Nicolas Sarkozy et la majorité UMP sont en situation de perdition électorale. Les cantonales devraient d'ailleurs, mieux que des sondages, mettre en lumière cette réalité politique. Les Français semblent perdus, déboussolés. Le contexte international particulièrement anxiogène depuis de longs mois (crise mondiale, révolutions arabes, Japon...), conduit à une forme de crispation hexagonale, qui explique en partie le repli sur le vote frontiste des classes sociales les plus exposées. Un vote refuge d'autant plus important qu'il se nourrit d'une profonde déception envers Nicolas Sarkozy en particulier, et envers les élites politiques en général.

L'analyse est somme toute assez simple ; les Français sont en demande de « réassurance politique ». Comme le commente Brice Teinturier, ils demandent « un recours en termes de présidentiabilité ou de compétences ».

Soyons attentifs à cette demande profonde, et nous rendrons enfin crédible l'idée d'alternance.