22.3.09

La journée de la jupe


Samedi soir, je suis tombé tout à fait par hasard sur "la journée de la jupe" de Jean-Paul Lilienfeld, que diffusait Arte avant sa sortie en salle mercredi 25 mars.
Isabelle Adjani joue une jeune professeur de français dans un lycée "chaud" de banlieue parisienne, qui dans un réflexe de défense...prend sa classe en otage...


Autant dire tout de suite que certains enseignants crieront à la caricature ou y verront la critique du gachis éducatif dans certaines cités.


Pour moi, c'est un très bon thriller sociétal, une sorte d'"esprits rebelles" noir, d'"entre les murs" version dramatique... C'est en tout cas une excellente illustration de la concentration de frustations contenues dans les murs de certaines ZEP. Dans les établissements français, il n'y a pas eu de tueries style "colombine" (sujet du film de Gus van sant "Elephant"), reste la violence latente, le sexisme ambiant, le non-respect du corps enseignant permanent, les manques de moyens chroniques... La peur est quotidiennement présente dans nombre d'établissements.


Ce film vaut vraiment le coup. Pour le message qu'il délivre autant que pour l'intérêt du sénario.

Pour le message d'abord. Il rappelle que le combat de "Ni putes ni soumises" n'est pas gagné. A voir le film, on est pour l'instauration de la journée de la jupe, dans tous les établissements scolaires français. On souhaite aux jeunes filles d'être respectées en jupes comme en pantalons.


Pour la qualité du scénario ensuite. L'empathie du téléspectateur pour la jeune prof, acculée face à une classe hostile, va crescendo tout au long du film, tandis que son cas ne cesse de s'aggraver ; d'abord victime, elle devient preneuse d'otage puis... On stresse avec elle, on la comprend, on la soutient, super Adjani.


A vous de voir le film pour qu'on en discute ici !

19.3.09

En finir avec le délit de solidarité!


Hier, projection à l'Assemblée nationale du film "Welcome". Je me garderais bien de vous donner un avis sur la qualité artistique du film tant mon incompétence en la matière est notoire, reste que ce film m'a ému. Parce que sur un sujet difficile, il vise juste.


Chacun d'entre nous peut avoir sur la question de l'immigration, son opinion et je dirais même son "approche" du sujet.
Chacun, avouons-le volontiers, peut avoir aussi la volonté de verser dans le moralisme. Moralisme de droite avec la référence à l'"appel d'air", ou à cette "misère du monde qu'on ne pourrait pas toute accueillir" selon le mot tronqué de Rocard, avec enfin la criminalisation assumée du clandestin et de ceux qui l'aident...Moralisme de gauche aussi, tout aussi insupportable, fait d'un mélange de compassion et d'inaction, prônant l'humanisme à la tribune et refusant dans les actes les avancées mêmes les plus modestes, souvent par manque de courage.



Ce film révèle au fond une vérité simple. Il nous oblige au-delà des postures.
On fait quoi face à un homme ou une femme en difficulté, qui demande de l'aide ?


Le film ne pose pas la question de l'immigration. Le débat n'est pas : chance ou problème pour la France ou l'Europe (débat au demeurant à trancher dans les années à venir) ?
Le film pose la question suivante :
Est-il encore permis de porter assistance à une personne dans le besoin? Est-il possible d'offrir en toutes circonstances l'hospitalité à un étranger ?



Le 30 avril, les députés socialistes proposeront, par une proposition de loi, d'en finir avec le délit de solidarité, d'en finir avec ces procès à répétition qui touchent les personnes ou associations venant en aide aux "migrants en situation irrégulière".

La proposition de loi PS visera 5 objectifs :

1 - Dépénaliser toute aide (entrée, séjour, transit) lorsque la sauvegarde de la vie ou l’intégrité physique de l’étranger est en jeu (sauf si cette aide a donné lieu à une contrepartie directe ou indirecte).
2 - Remplacer le terme trop général de « circulation » par celui de transit (I de l’article premier). Grâce à ce changement sémantique, serait ainsi dépénalisé le simple fait de prendre dans son véhicule un étranger pour un trajet quelconque.
3 - Ne sanctionner l’aide au séjour irrégulier que dans le cas où cette aide se ferait à titre onéreux
4 - Dépénaliser l’aide au séjour qui serait le fait de personne physique ou morale agissant dans le but de préserver soit l'intégrité physique de l'étranger soit sa dignité (sauf si cette aide a été réalisée à titre onéreux).
5 - Soustraire de toutes sanctions pénales pour aide au séjour les établissements et services visés à l'article L312-1 du Code de l'action sociale et des familles, ainsi que leurs salariés et bénévoles lorsqu’ils agissent dans le cadre de ces établissements et services

5.3.09

Entretien avec Nicolas Tenzer autour de son ouvrage "Quand la France disparait du monde".

Nicolas Tenzer
Vidéo envoyée par fondationjeanjaures

Ancien élève de l'Ecole normale supérieure et de l'ENA, Nicolas Tenzer est aujourd'hui président du CERAP (Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique) et de la revue Le Banquet. A la fois intellectuel et haut fonctionnaire, il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont « France: la réforme impossible ? » en 2004, ainsi que de nombreux rapports officiels qui ont inspiré la réforme de l'Etat en France comme à l'étranger.