23.7.07

OUI !


Depuis quelques jours, il est une voix dissonante au sein du Pari socialiste qui attire l’attention et qui, disons-le, installe l’idée que la rénovation, la jeunesse et la compétence ne sont plus très loin de "l'éclosion". Manuel Valls, Député de l’Essonne, maire d’Evry, présente beaucoup d’atouts, parmi lesquels l’audace et une manière de s’exprimer vraiment rafraîchissante.
Et ce genre de voix, moi, j’aime de plus en plus !

Enfin une voix socialiste lucide et punchy !
(Extraits - Emission RMC Info, lundi 23 juillet)

Le Parti socialiste : « Je suis d’abord ambitieux pour ma formation politique, pour qu’elle change en profondeur son logiciel, ses idées, ses propositions, pour qu’elle se rénove, change aussi ses méthodes de travail. Cette rénovation ne se fera pas d’abord autour des hommes, des femmes ou des générations, elle se fera d’abord autour des idées ».

Le projet socialiste à l’élection présidentielle : « en décalage par rapport aux attentes des Français et aux évolutions de la société, sur le travail ou sur l’autorité républicaine par exemple ».

Les 35 heures : « parfois, cela a été perçu par beaucoup de nos compatriotes comme un frein à gagner plus, comme une répartition du travail qui ne correspondait pas à leur envie de travailler plus pour gagner plus ».
L’ambition de la gauche : «Je constate que beaucoup au sein du PS se contenteraient d’attendre les erreurs du gouvernement ou que le PS soit une grande formation d’élus locaux, mais qu’elle n’accède plus au pouvoir».

Une intervention très remarquée au Palais-Bourbon

Manuel Valls est intervenu le mardi 17 juillet 2007 après la présentation du projet de loi « récidive » par la Garde des Sceaux, Rachida Dati. Son argumentation particulièrement bien construite et le choix de certains de ses mots ont donné au Député de l’Essonne une dimension et une épaisseur nouvelles. La fin de son intervention :

« Suite à votre première intervention à la tribune de l’Assemblée nationale, je souhaite vous faire part de notre respect pour la personne que vous êtes et pour le symbole que vous représentez et qui honore la République. Vous nous trouverez à vos côtés face à des attaques déplacées et qui n’ont pas lieu d’être. Mais ce respect nous oblige aussi à la franchise. Et c’est pourquoi le groupe socialiste tient à vous dire que votre projet sera au mieux inefficace et au pire dangereux.
Dans une récente tribune publiée dans Libération, vous avez déclaré qu’« il fallait en finir avec les attitudes outrées et rechercher un équilibre […] entre éducation et sanction ». Si votre projet de loi avait atteint cet objectif – vous pouvez en être sûre – nous aurions su le reconnaître.
Malheureusement, votre texte porte encore tous les stigmates de son contexte électoral : ses dispositions gardent aujourd’hui le simplisme des slogans de campagne. Loin d’en « finir avec les attitudes outrées », il s’inscrit au contraire dans la continuité des approches dogmatiques de la délinquance. (…)
Mais le groupe socialiste entend bien profiter de ce débat pour aller au-delà d’une simple opposition au Gouvernement et pour défendre ses propres solutions à la lutte contre la récidive. Car l’efficacité n’est pas seulement la condition de notre crédibilité ; elle est également le sens de notre engagement.
Je vous remercie. »

www.valls.fr

18.7.07

Quand la droite baisse la garde !


Le 10 juillet, la présentation du projet de loi TEPA a été l'occasion pour la Ministre de l'économie et des finances, Christine Lagarde, de renouer avec un ton que l'on avait opportunément choisi de délaisser depuis bien longtemps à droite.
Christine avait décidé de nous expliquer l'économie et le travail, du haut de sa tribune, forte de sa connaissance parfaite du monde du travail français, forte aussi de sa connaissance fine des difficultés de certains types de travaux pénibles. Elle, la mondaine, qui faisait l'essentiel de sa carrière outre-atlantique chez Baker & Mc Kenzie, venait expliquer aux petits députés, comment ça marche le travail ! Même l'UMP n'en est pas revenue !
Car la leçon de Lagarde aurait pu être argumentée, solidement bâtie autour d'exemples économiques pertinents, étayée de références européennes éclairantes... En fait de cela, rien ou presque : une leçon de conservatisme et la résurgence de la vieille vision d'une vieille droite dont on se rend compte, en grattant un peu, qu'elle n'était pas partie si loin en vérité....
Extraits à savourer pour les amoureux d'envolées philosophico-politiques :

"Reconsidérer le travail, c’est rompre avec une tradition de mépris qui trouve sa source dans l’Ancien Régime, quand les nobles avaient défense de s’adonner au commerce. La Révolution Française n’a pas mis fin à cette attitude. On la retrouve au XIXè siècle chez de nombreux auteurs : Paul Lafargue, dans son livre Le droit à la paresse, recommande à l’homme de ne travailler que trois heures par jour, et de passer le reste du temps à « fainéanter et bombancer ». Le dernier avatar de ce droit à la paresse, c’est, dans les années 90, le mythe post-industriel de la « fin du travail » : l’homme pourrait, illusion suprême, être définitivement remplacé par des machines et des ordinateurs. La loi des trente-cinq heures est l’ultime expression de cette tendance historique à considérer le travail comme une servitude. "

Et Lagarde de nous citer Confucius, après Mirabeau et Tocqueville ( sans doute fallait-il convoquer tous ces auteurs pour masquer les réalités concrètes d'un projet de loi à la fois très couteux et très hasardeux):

"Choisissez un travail que vous aimez,
et vous n'aurez pas à travailler un seul jour"...

C'est beau...J'en pleurs...Quelle éloquence cette Lagarde avec son carré Hermès!
Comme l'a justement écrit le canard Enchaîné: "Toutes ces subtilités ont échappé à la femme de ménage ou à la caissière de supermarché".

10.7.07

Si DSK dirige le FMI, il ne le devra qu'à lui même !


Jean-Claude Juncker : « Avant de soupçonner DSK de la moindre traîtrise, [les membres du Parti socialiste] devraient se souvenir que le FMI n’est pas un organe qui dépend du gouvernement, dont la vocation serait de servir Nicolas Sarkozy. Ils devraient aussi savoir que le président n’a fait que sauter en marche dans un train mis sur les rails par Jean-Claude Juncker, Angela Merkel et Romano Prodi, les premiers à émettre l’hypothèse DSK pour diriger le FMI. Simplement, super Sarko l’a fait à sa façon, comme si l’idée venait de lui ».

(L’Est Républicain)

« Some Socialist politicians suspected that Mr Sarkozy was backing Mr Strauss-Kahn’s candidacy to marginalise a potentially dangerous opponent. However, others suggested Mr Strauss-Kahn might be even stronger placed to contest the presidency in 2012 if he made a success of the IMF job and Mr Sarkozy stumbled ».

(Le Financial Times)