31.1.06

C PE… et déjà beaucoup trop !


Allez hop, circulez, y a rien à voir ! C’est la nouvelle méthode gouvernementale. Allez hop, on bouscule l'ordre du jour parlementaire, on accélère l'examen du projet de loi sur l'égalité des chances et hop !on y glisse le Contrat Première Embauche. Tant pis pour le débat prévu sur la loi de programmation de la recherche. L’innovation et l’intelligence peuvent bien attendre… La priorité désormais, c’est le CPE ! un tout nouveau contrat destiné aux jeunes de moins de 26 ans, embauchés dans les entreprises de plus de 20 salariés avec une période d'essai de deux ans au cours de laquelle le salarié peut être licencié sans motif. Alors les jeunes, qu’en pensez-vous ?

J’ai suivi les débats à l’Assemblée nationale puis écouté le Premier Ministre sur France 2 mardi soir. Je n’ai pas voulu juger hâtivement. J’ai attendu les explications et entendu les arguments. De Villepin ne m’a pas convaincu. Au-delà des cris d’orfraie poussés par certains à gauche, je veux essayer de vous dire pourquoi je ne crois pas au CPE.

Aujourd’hui 70% des jeunes se font embaucher en CDD, et les deux tiers ne sont pas renouvelés. Or il risque de se passer avec le contrat première embauche la même chose qu'avec la mise en place des CDD : en voulant contourner la lourdeur des CDI, on ne fait qu'augmenter le taux de rotation. Le grand problème du CPE, c'est que je ne vois pas ce qui va inciter l'entreprise à le transformer en CDI au bout de deux ans. Comme l'ont fait les CDD, les CPE vont augmenter le taux de rotation sans faire baisser le taux de chômage, ou seulement à court terme. Il risque de créer plus de précarité sans stabiliser l’emploi. Quand vous jouez sur la segmentation du marché du travail, vous créez des emplois demain, mais vous incitez à les détruire le surlendemain. On peut bien faciliter tant qu'on veut l'entrée sur le marché du travail d'un côté, si rien n'est fait de l'autre pour le maintenir, ça ne sert à rien.

Il faut améliorer le fonctionnement du marché du travail. De ce point de vue là, je ne bannis pas les contrats à durée déterminée. Mais ce type de contrat, qui donne une certaine flexibilité à l’entrepreneur, est cent fois mieux qu’un CPE car il y a un minimum de stabilité. Je pense que l’absence de souplesse du marché du travail est aujourd’hui critiquable mais cela ne veut pas dire qu’il faille pour autant casser ce que le droit du travail a construit. Le chômage des jeunes est de 22,7%. Nous sommes d’accord dès lors, au moins sur le constat: il faut agir et vite. Mais l’urgence ne signifie pas qu’il faille tout accepter. Nous sommes dans une économie ouverte. Plus personne ne l’ignore. Cela signifie t-il qu’il faille penser notre droit du travail seulement comme un handicap ? Nous contenter tels des travailleurs bengalis, d’un simple bol de riz, pour exister dans la compétition par les coûts ?


Ne pourrait-on pas plutôt penser à une vraie dégressivité de l’impôt sur les sociétés pour les entreprises jouant le jeu du CDI ? Avec une mesure aussi sexy pour les boîtes et aussi peu protectrice pour les salariés, disons les choses clairement, les effets d’aubaine prévaudront.

Créer le CPE, ce n’est pas donner une chance aux jeunes, c’est dissuader l’entreprise de les embaucher en CDD ou en CDI. Bien sûr, le CPE comprend un minimum de protection comme l’indemnité de 8 % du salaire en cas de licenciement. Mais enfin, qui peut encore croire que ce contrat est une solution à encourager ? Qui peut croire qu’il n’existe aucune voie possible entre une défense aveugle des protections et un besoin de sécurisation minimum ? Pas moi en tout cas.

25 à table !

L'animation d'un blog nécessite un certain temps que nous ne trouvons pas toujours à lui consacrer. Tandis que la main gauche est prise par ses examens, mon travail (à moi, main droite) me prend de plus en plus de temps et ça ne devrait pas s'arranger dans les prochains mois. Nous vous prions donc de nous excuser pour l'irrégularité de la parution de nos articles.

25 à table ! c'est le nom d'une émission de la très talentueuse France 5 qui nous fait découvrir, toutes les semaines un peu plus, nos partenaires européens. Une bien belle idée : chaque dimanche à 20h50 (sur le câble, le satellite ou la TNT), la présentatrice de l'émission, Iris Jimenez, part à la rencontre de nos voisins européens et de leur manière de vivre. Passionnant, comme l'émission consacrée à l'entretien du patrimoine culturel et naturel à Riga, superbe capitale de la Lettonie.

La France a besoin d'ouvrir les yeux sur l'Europe. Je ne répéterai jamais assez mes convictions européennes, la nécessité pour les jeunes européens de voyager, de partager leurs points de vue pour bâtir un espace d'échanges intellectuels et commerciaux qui puisse contribuer au rayonnement de nos valeurs communes et de notre savoir-faire. Qui aujourd'hui voudrait se marier avec un inconnu ? L'émergence d'un sentiment européen passe par une contribution des médias - et des politiques - pour mieux se connaître. Un pas a été fait ces derniers jours dans ce sens...

Vendredi dernier, Gilles de Robien, ministre de l'Education nationale français, s'est rendu à Londres, dans l'école secondaire de Pimlico, pour étudier comment la police britannique avait pris place dans les établissements scolaires anglais et quel bilan en tirer en matière de sécurité, d'absentéisme et de prévention des comportements délictueux. Car, Gilles de Robien souhaiterait faire figurer dans son prochain plan contre la violence, "à titre expérimental et dans les établissements qui le souhaitent", des permanences de policiers. En se rendant outre-manche, le ministre illustre l'émergence d'un benchmarking politique. D'habitude réservé au monde de l'entreprise et de la concurrence, le benchmarking désigne l'observation des bonnes pratiques chez l'autre comme source d'inspiration dans la résolution de ses propres problématiques.
Je trouve la pratique saine. Le benchmarking permet d'apporter des solutions nouvelles qui ont pu être testées ailleurs. L'idée de glaner les "best practices"en Europe pour les adapter au système français me séduit. C'est aussi à cela que doit servir la construction européenne.

Nous sommes désormais 25 à table et nous avons tant à apprendre de nos convives. Quitte même à les inviter parfois à manger à la maison. Le président de la commission européenne, Jose Manuel Barroso, était la semaine dernière, l'invité de l'hémicycle du palais Bourbon. Il est intervenu devant les députés français suscitant un débat vif en dénonçant notamment "la tentation du malade imaginaire" pour la nation française qui a, selon lui, "toutes les raisons de se montrer confiante". Tout cela dans un français parfait. Cette première est une idée formidable. Pourquoi ne pas imaginer d'institutionnaliser cette invitation du président de la commission à venir répondre aux questions de la représentation nationale. Ce serait pour moi une bonne manière d'inviter le débat européen au coeur de la politique française, à raison par exemple, de deux à trois fois par an... un ingrédient pour que la sauce européenne prenne enfin. A table !

25.1.06

C'est celui qui dit qui est... condamné !



Christian Vanneste, députe U.M.P. du Nord, a été condamné à 3.000 euros d'amende pour injures et diffamation publique à la suite de propos homophobes par le tribunal correctionnel de Lille. Christian Vanneste devra également verser 2.000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles - trois associations gays et lesbiennes, le Syndicat national des entreprises gays, Act-Up et SOS Homophobie. Les trois associations avaient porté plainte et s'étaient constituées partie civile après les propos du député relayés par deux quotidiens régionaux.

En janvier 2005, dans La Voix du Nord, le député avait jugé "l'homosexualité inférieure à l'hétérosexualité".

Un mois plus tôt, à l'Assemblée nationale, il avait pris la parole pendant le débat sur le texte créant la Haute Autorité de lutte contre les discriminations : "La lutte contre le sexisme et la lutte contre l'homophobie ne sont pas comparables", avait-il alors estimé. "Les inégalités à combattre s'appliquent aux états subis, pas aux comportements choisis." Christian Vanneste avait également énoncé que l'homosexualité était critiquable "au nom de l'intérêt social mais aussi au nom de l'universalité". A ses yeux, l'homosexualité était "évidemment une menace pour la survie de l'humanité".

Ce procès était le premier visant un homme politique dans le cadre de la loi du 30 décembre 2004 sur les propos discriminatoires.

Ces propos sont ridicules et bêtes. Pourtant, j'ai décidé de défendre cet imbécile sur ce blog. La dérive législative des dirigeants de notre pays m'inquiète. A chaque émotion, sa loi... C'est désormais une régle quasi-systématique dans le paysage politique français. Peu importe qu'elle se fasse au mépris du respect des libertés fondamentales... Et la liberté d'expression en est une.

Que les propos homophobes soient moralement condamnés au nom des droits de l'homme, C'est une évidence ! Qu'un député de la représentation nationale soit condamné pour des propos tenus au sein de la chambre basse, c'est une dérive !
L'assemblée nationale est un espace de débat que j'estime non négociable. Tous les propos peuvent y être prononcés et contredits... C'est là, le sens de notre démocratie !

Mr Vanneste a fait appel du jugement. Il tient à défendre sa liberté d'expression. Il a déclaré être prêt à poursuivre ses recours jusqu'à la cour européenne des droits de l'homme. Je le soutiens pleinement dans sa démarche.

19.1.06

C'est quoi cette bouteille de lait ?

Vous connaissez tous Lactel et comment on fait les bébés...
C'est donc ni de la célèbre publicité pour la marque de lait, ni de la procréation chez les humains dont je vais parler dans ce post mais bien d'économie européenne.
Le groupe laitier français Lactalis qui possède, au delà de Lactel, les marques Président ou Société, est une petite entreprise familiale devenue grande puisque le groupe est aujourd'hui leader sur les marchés du lait et des fromages.
Plus que jamais d'ailleurs puisque avec le rachat du producteur italien de fromages Galbani, le groupe Lactalis renforce sa position de numéro un européen et prend la place de numéro deux sur le marché italien des fromages.
Les grands médias français n'ont pas manqué de relever la nouvelle qui a bénéficié d'un traitement particulièrement favorable. C'est pour eux une preuve d'une bonne santé de l'industrie française, du dynamisme de l'agro-alimentaire hexagonal... C'est aussi la formidable réussite d'une entreprise familiale prospère qui se paye le fleuron de la mozarella et du parmesan. En gros, une histoire de fierté de "fromages qui puent" !
Certes ! Tout cela n'est pas faux mais n'en fait-on pas un peu trop ?
Souvenez-vous l'été dernier... On parlait à l'époque de la menace d'une OPA du géant américain Pepsi sur la multinationale française Danone... Levers de boucliers : on parle alors d'une menace pour un fleuron de l'industrie française, une part de l'héritage qui part à l'étranger. Cocorico, Réveillons nous ! Ne laissons pas partir nos yaourts !
Je pensais déjà à l'époque que l'excès de patriotisme économique était ridicule quand on sait combien Danone avait racheté d'entreprises à l'étranger pour devenir le groupe qu'il est aujourd'hui... Et cette semaine, on nous joue la partition inverse ! Formidable !
Et si tout cela n'était que le jeu du capitalisme moderne ! On peut le contester, certes, mais à partir du moment où on en accepte les règles, il faut savoir prendre du recul face à ces flux de capitaux. Ce sont souvent les mêmes qui se plaignent des règles de l'économie mondialisée puis qui se réjouissent quand elles leur profitent.
Sachons prendre nos distances et gardons nos énergies pour conserver en France les quelques entreprises clés sur des secteurs stratégiques qui ont trait à la défense, à la sécurité, etc. Il manque en France une vraie démarche d'Intelligence économique. C'est un sujet sur lequel les pouvoirs publics devraient se pencher plus sérieusement au lieu de s'insurger en vain (ou de se féliciter sans raison) des différents flux du capitalisme mondial. La couverture grandiloquente des grands médias est un fait dont il faut certainement s'accommoder. Par contre, les réactions politiques opportunistes, aux résonances poujadistes, sont selon moi, totalement ridicules. Elles démontrent d'une certaine immaturité et d'un manque de courage de nos dirigeants sur les questions économiques, sur lesquelles les français sont globalement ignorants.
Ca m'énerve tellement que j'en ferais presque un fromage...

18.1.06

Dessiner un projet pour 2007 ? Chiche?

Je suis d'accord sur quelques-unes de vos analyses. Alors faisons un premier point et disons-nous les choses franchement, entre bloggeurs! Je dois vous dire d'abord, à Max en particulier, que ma colère n'est dirigé contre personne, et surtout pas contre les personnes qui acceptent le débat d'idées mais plutôt contre cette tendance horripilante, très française, à l'auto-flagellation. Sorti de ces pré-requis, je me risque à quelques propositions...Libre à vous de dégainer ou de rebondir... Et si nous dessinions ensemble au-delà des doctrines, petit à petit, débats après débats, le portrait-type, les contours du projet idéal selon nous pour 2007 ? Chiche ?

Je partage complètement l'idée que la France doit se transformer dans bien des domaines, et sur un rythme qu'elle n'a pas connue depuis longtemps. Quels domaines sont prioritaires selon moi?

- L'emploi des jeunes et en piorité des jeunes des quartiers défavorisés- le système éducatif avec une vraie politique de l'Université et la suppression d'un bac devenu inutile et coûteux!

- l'encouragement des politiques de recherche développement et plus généralement d'innovation technologique (la France ne doit plus perdre les cerveaux qu'elle forme!!!). La compétitivité du pays est surtout menacée selon moi par le fossé - le retard même -technologique qui se creuse avec nos concurrents...

- encourager le renforcement des grandes organisations syndicales, y compris par une dépense de l'Etat, et leur donner de vraies responsablités en matière de négociation et de décision. Cette responsablisation devrait se concrétiser par l'adhésion de trois ou quatre gros syndicats à une sorte de "cahier des charges", un cadre qui les contraindraient comme en Allemagne à avoir une culture de résultat...

- repenser notre politique fiscale, en réduisant notamment l'impôt sur les sociétés

- revenir sur les 35h dans les organisations qui ne supportent pas cette obligation ou faire des RTT un avantage possible, parmi d'autres. Etre de gauche ne signifie pas aveuglement économique ou adhésion servile à la méthode autoritaire de M. Aubry...

- enfin une vraie politique sociale liée à celle de l'éducation, dans la continuité de celle entreprise par Borloo, mais avec par exemple la création d'un service public de la petite enfance. Toutes les analyses concordent à dire que c'est entre 4 et 6 ans que les discriminations les plus grandes se font. Cette politique nécessite des mesures d'urgence. Ce ne doit pas être de l'affirmative action à l'américaine, basée sur l'idée de quotas. Mesures d'urgence, c'est faire des ZEP de vraies ZEP: pas avec un budget moyen supérieur de 8% à un établissement normal comme aujourd'hui mais avec des fonds massivement investis, supérieur de 100% aux établissements classiques. Ceci suppose comme De robien l'a proposé de réduire peut etre le nombre de ZEP. Mais il faut d'urgence arrêter le saupoudrage qui est un gâchis de l'argent public et donner toutes leurs chances aux gosses des quartiers pourris de France.

D'ailleurs je remarque sans ironie que la droite, sous l'influence de ses ministres centristes et radicaux, a bien changé sur ces questions. Et c'est très mieux. Mais je crois que cela reste contre sa nature profonde. La gauche, la gauche réformiste, doit se saisir de la question sociale pour en faire un projet fédérateur, source d'un futur dynamique économique et d'une cohésion national ragaillardie!

Ce ne sont pas que des mots, c'est selon moi la base d'un projet d'actions pour 2007.

16.1.06

En attendant nos Bronzés...


En 2005, les films français ont représenté 37% de la fréquentation des salles de cinéma de l'hexagone.

On peut évidemment se réjouir d'un tel chiffre, stable depuis plusieurs années et qui démontre la bonne santé désormais structurelle de l'industrie cinématographique hexagonale. Qui s'en plaindrait ?

Pourtant, pour voir les meilleurs films du moment, c'est bien vers le cinéma américain qu'il faut se tourner. Et ce n'est pas une exception...
Que ce soit "Good Night and Good Luck" de George Clooney, "Jarhead, la fin de l'innocence" de Sam Mendes ou bientôt "Munich" de Steven Spielberg, à l'approche des oscars, ces 3 longs métrages prouvent la haute qualité des oeuvres qui peuvent être générées par Hollywood. Jusque là, je ne vous apprend rien...
Pourtant, ces films ont un point commun : chacun traîte d'une réalité historique controversée avec mesure et intransigeance.
Prenons les deux premiers ("Munich" ne sort en salle que le 25 janvier).
"Good Night and Good Luck" traite brillamment de la sombre époque du MacCarthysme dans l'amérique des années 50.
"Jarhead" raconte la première guerre du Golfe à travers les yeux de marines désabusés par leur époque et frustrés par leur mission. Absolument génial.
Et ma première réflexion en sortant de ces deux films, qui s'annoncent déjà comme les meilleurs de l'année, fut la suivante : Pourquoi le cinéma français n'est-il pas capable de générer de telles oeuvres ?
Les films français savent nous émouvoir, nous faire rire, nous faire rêver, nous faire pleurer... mais peu nous font réfléchir sur notre histoire politique et militaire proche (en tout cas avec autant d'objectivité et si peu d'engagement partisan).
Pourquoi le cinéma français ne nous donne pas la chance de nous confronter aux guerres du Golfe, de Bosnie, du Rwanda, du Kosovo, de Côte d'Ivoire ou d'Afghanistan ? Pourquoi rien sur les écoutes de l'Elysée, le Rainbow Warrior, les grêves de 96, les diamants de Bokassa, le suicide de Bérégovoy ?Si vous avez une réponse, elle est la bienvenue...

J'ai peut-être une piste ! Et si le mode de financement du cinéma français tuait dans l'oeuf toute initiative de ce type ? Et si le système étatique de subvention publique à la culture (qui se justifie par ailleurs) était en partie responsable de cette auto-censure - d'autant plus quand les quasi-seuls pourvoyeurs de fonds privés sont les chaînes de télévision qui n'ont pas comme réputation d'avoir le goût du risque ?

La question mérite d'être posée. D'autant plus que les deux préalables sont réunis :
- les spectacteurs sont prêts à se déplacer (pour "Jarhead" comme en 2005, pour "Joyeux Noël", traîtant des fraternisations pendant la première guerre mondiale - cependant, encore une fois de l'histoire "ancienne")
- les moyens ne manquent pas. Les superproductions françaises sont nombreuses...

En attendant que les producteurs prennent leurs résponsabilités, "Les Bronzés 3" vous attendent en salle à partir du 1er février. J'espère que vous penserez à moi...

La rue Cambon serait-elle une vilaine gauchiste ?

Johnny Hallyday veut être Belge! C'est l'ISF qui le fait fuir, comme Noah, Prost ou Mauresmo...Ils partent rejoindre les pays les plus puissants d'Europe économiquement: la Belgique et la Suisse!! Nous sommes perdus!
Pourtant, loin d'aller dans le sens du vent dominant, de la doxa néo-libérale, le conseil des Impôts bouscule les certitudes des « maîtres fiscalistes de droite »… Les donneurs de leçons, apprentis économistes, colporteurs d'idées préconcues, pourfendeurs d'un archaïsme qu'ils pensent naturellement de gauche, vont être déçus. Voici les analyses déroutantes du Conseil des Impôts...

Dans un rapport rendu public, la rue Cambon tord le cou à bon nombre d’idées et ne craint pas de bousculer les certitudes, en affirmant notamment que la fiscalité française ne constitue pas un « handicap avéré » par rapport aux autres pays.
Le conseil, rattaché à la Cour des comptes, va plus loin encore en assurant que le niveau d’imposition « n’est pas prépondérant pour la localisation des activités et des emplois internationalement mobiles, qui sont bien davantage déterminés par des facteurs d’environnement géographiques, par la qualité des infrastructures et par le coût du travail ». Voilà pourquoi le Conseil ne préconise pas la baisse de l’impôt sur les sociétés, ni celle de l’impôt de solidarité sur la fortune, ni même celle de l’impôt sur le revenu.

Je continue ?

Il affirme ainsi que « la France n’est pas dans une position défavorable en matière d’impôt sur le revenu, même s’il demeure toujours possible de trouver dans certains autres Etats de meilleures conditions ». Le Conseil avoue certes qu’il « existe indéniablement un flux net limité - quelques centaines de personnes par an - de délocalisations de contribuables pour des raisons principalement fiscales ». Mais c’est pour aussitôt assurer que « ces expatriations ne constituent pas à ce jour un problème majeur pour l’Etat ». Tout simplement parce que l’impact symbolique des expatriations « est très supérieur à l’impact réel, dans la mesure où les délocalisations de personnes physiques ne s’accompagnent pas toujours de la délocalisation des activités dans lesquelles leur patrimoine est investi ».
Il conclut logiquement : « une réforme de l’ISF ne pourrait être recommandée au noms d’arguments relatifs à l’attractivité de la France, ou au maintien d’activités en France ».


15.1.06

Boulevard Mitterrand, impasse des Roses


Voilà plus d'un mois que notre blog a vu le jour. Ambidextre doit désormais trouver son rythme de croisière. J'en profite pour remercier nos assidus lecteurs. Vous êtes déjà nombreux à avoir pris part aux débats. Vous êtes unanimes dans vos encouragements à poursuivre notre initiative. Merci beaucoup.
Si vous souhaitez nous voir réagir sur tels ou tels sujets, faites le savoir, comme Thomas, qui souhaitait nous voir amorcer le débat sur la "Rose-talgie mitterrandienne". C'est chose faîte avec ce post...


Selon un sondage Sofres pour le Nouvel Observateur, François Mitterrand arrive juste derrière le général De Gaulle (30% vs 39%) comme meilleur président de la Ve République. Les trois autres présidents arrivent très loin derrière : Jacques Chirac obtient 7% des suffrages, Valery Giscard D'Estaing 6% et Georges Pompidou seulement 5%.
Les résultats de ce sondage ne me surprennent pas. Le seul président socialiste de la Ve république fait le plein des opinions positives à gauche et a pour lui le plus long mandat de la période prise en compte. L'abolition de la peine de mort contribue pour une bonne part à l'image positive du président. J'acquiesce sur ce point. La personnalité de l'ancien président est également déterminante. L'image du Président de la République que se sont forgé les français est largement inspirée de la pratique monarchique du pouvoir de Mitterrand.
Ce sondage a servi à tous les éditorialistes pour parler d'une "réhabilitation" de Mitterrand, voire d'une nostalgie qui tranche avec les commentaires peu complaisants à sa mort, dix ans auparavant...
Je note tout de même qu'aujourd'hui, on encense l'homme, le fin tacticien, l'homme de lettres, le séducteur et le père de Mazarine mais on parle peu de son bilan. Lui qui a accompagné la France dans sa dépression pendant que l'Angleterre se réformait, l'Allemagne se réunifiait, L'Espagne se démocratisait et les Etats-Unis prospéraient...
Les commentaires à l'occasion de cet anniversaire relèvent beaucoup de l'effet de mode et de l'agitation médiatique. C'est presque normal. Il faut s'y accommoder.
Le plus inquiétant, c'est le sens que veut donner le Parti Socialiste à ces commémorations. Le spectacle donné à Jarnac, le week-end dernier, était édifiant d'archaïsme et de ridicule. Fabius portant le chapeau et l'écharpe rouge pour aider les plus sceptiques à l'imaginer à son tour en président de la République, c'était la démonstration que décidément notre gauche, à trop vouloir faire la révolution, avait oublié de faire la sienne.
Construire un parti moderne et social-démocrate est incompatible avec la nostalgie mitterrandienne. Ni sa politique économique, ni sa conception hégémonique du pouvoir n'ont de sens au XXIe siècle. Il est temps pour le PS de tuer le père...

14.1.06

N'oubliez pas l'Europe !

Ce pont a marqué pendant longtemps la frontière physique mais aussi psychologique entre deux mondes. L'Ouest avec sa liberté, l'Est avec ses interdits. Aujourd'hui tout cela a heureusement disparu. Les lignes de partage idéologique se sont redessinées autour de nouveaux enjeux.

Cela ne signifie pas que le clivage droite/gauche n'a pas de sens mais que les lieux du débat ont changé. La démocratie libérale a aussi intallé de nouvelles règles, qui pousse les grands partis de gouvernement à proposer une offre politique crédible, donc réaliste.

Sur quoi repose la distinction droite/gauche aujourd'hui? sommes-nous condamnés à un affrontement mou? voire même à la fin de tout affrontement? Regardez comment la droite est désormais passionnée par le thème de la cohésion sociale ou de l'égalité des chances...regardez aussi comment la gauche a su privatiser certaines grandes entreprises publiques ou poursuivre la construction du Marché unique européen... Alors sur quoi nous oppose t-on ?

Je crois par exemple que l'Europe est le nouveau terrain du clivage droite/gauche. Européen de gauche, je souhaite que l'Europe soit un espace de protection sociale, un rempart contre les attaques de l'hyper capitalisme mondial. Je veux une relance de la construction européen par le social et non plus seulement par l'économique. La coordination des politiques sociales et l'harmonisation fiscale doivent être les priorités de la gauche progressiste.

Ainsi la leçon du 29 mai 2005 n'aura pas été complètement vaine...

6.1.06

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simpliste ?

Un premier post sur l'actualité politique internationale, assez mouvementée en ce moment. Le premier ministre israélien, Ariel Sharon, est hospitalisé dans un état grave à Jérusalem. Ces jours sont en danger et il y a aujourd'hui peu de chances qu'il puisse à nouveau exercer ses fonctions.

Le traitement médiatique de ce sujet m'interpelle. Il est très étonnant de voir quelle dimension prend cet homme d'état dans de telles circonstances. On salue et regrette l'homme de Paix. On s'inquiète pour le processus de Paix. Les extrèmistes israéliens se réjouissent lâchement et les palestiniens en sont presque à craindre un avenir plus sombre...
Oui, on parle bien d'Ariel Sharon. Le général sanguinaire de Sabra et Chatila...
Mais où est-donc le "faucon" que s'amusaient à stigmatiser les antimondialistes, il y a à encore quelques mois ? Est-ce bien son portrait qu'on brulaît dans les manifestations pacifistes de l'hiver 2003 ?
Je vois que le grand sac dans lequel on avait jeté en vrac, les prétendues "ordures" de tous genres, se vide bien vite. Ses détracteurs s'étaient-ils tromper ? Pas forcément complétement. Sharon restera toujours, en partie, le général israélien qu'il a été.
Je repproche simplement ici la diabolisation. La politique est bien trop complexe et les hommes politiques bien trop humains pour s'en aller à tant de manichéisme.
Je vous invite à méditer cela à propos d'un autre grand "salop" : George W Bush.
Et si l'homme était moins con, et si le président était moins incompétent, et si son bilan ne serait pas finalement moins sombre que tant de démagogie tend à le dire... ? Ce n'est pas là une affirmation, simplement une invitation à la réflexion...
Un bon exemple de courage intellectuel, ce mois-ci dans le magazine Rolling Stone : une interview fleuve de Bono, le leader de U2 qui n'hésite pas, entre autre, à lâcher ces mots : "je ne peux pas me permetrre de critiquer quelqu'un qui a doublé, triplé, l'aide que son pays apporte à l'Afrique." C'est de Bush dont il est question et malgré ces mots, il ne se gêne pas à le juger sévérement sur bien d'autres sujets...

3.1.06

la voix qui porte

Adhérent depuis deux ans à l'UMP, je viens de recevoir aujourd'hui par La Poste, deux courriers distincts provenant de ma formation politique.

Dans un premier courrier, on me propose de retourner rapidement le bulletin de renouvellement de cotisation 2006. Jusque là, rien de très étonnant pour un parti que de vouloir convaincre à nouveau les citoyens déjà séduits l'année précédente.
Mais cette ré-adhésion prend un sens bien plus important à la lecture du deuxième courrier. C'est en effet une lettre de notre président, Nicolas Sarkozy, accompagnée de mes "codes pour voter" et de quelques explications.
En effet, l'UMP est devenue certainement la formation politique la plus démocratique de France. Son fonctionnement a connu une véritable révolution sous l'impulsion de son président.
Les adhérents vont devoir se prononcer sur la réforme des statuts et la question de la désignation du candidat à l'éléction présidentielle, du 9 au 21 janvier 2006.
Les cotisants 2006 de la fédération de Paris, comme moi, pourront ensuite désigner, par des primaires historiques, le candidat de l'UMP à la mairie de Paris, du 21 au 24 février sur internet et le 25/02 et 04/03 dans les permanences.
Fort de ses 210 000 adhérents, l'UMP est une véritable force d'innovation en ce qui concerne les structures partisanes en France. Cela joue évidemment un rôle direct sur l'émergence d'un projet complet. J'aurai l'occasion de revenir sur ce point (notamment sur l'organisation des conventions thématiques) dans un prochain post.

2.1.06

Bonne année et à vos calendriers

Tous mes voeux pour cette nouvelle année et longue vie à notre blog...

Rassurez-vous, nous ne vous demanderons pas d'argent. C'est pourtant bien la saison.
Vous avez peut-être eu la chance d'avoir la visite de votre facteur, éboueur ou pompier ces derniers jours. Chaque année, ils consacrent (un peu de) leur temps libre pour venir nous importuner de porte à porte et nous proposer leur calendrier. L'occasion, pour nous citoyens,de mettre, à nouveau, la main au porte-monnaie.
Passons sur la piêtre qualité des illustrations... les photos de chats ou de granges en feu ne sont certes pas du meilleur goût pour décorer votre séjour mais là n'est pas la question.
Il s'agit plutôt là d'une question de principe. Pourquoi moi, jeune contribuable (depuis peu, je l'avoue!) devrais-je me sentir obligé de céder à ces VRP de la fonction publique alors que ces agents ne font que leur métier. Ni plus, ni moins.
J'ai donc pris ma décision. Cette année, mon facteur repartira avec ses chats et ses montagnes. C'est le moindre que je puisse faire pour déplorer les interminables files d'attente en bureau de poste, les horaires d'ouverture, on ne peut moins souples et les coûts exorbitants d'un changement d'adresse ou d'un recommandé.
Je céderai peut-être aux avances du pompier... mais ce sera alors contre mes principes !