16.1.06

La rue Cambon serait-elle une vilaine gauchiste ?

Johnny Hallyday veut être Belge! C'est l'ISF qui le fait fuir, comme Noah, Prost ou Mauresmo...Ils partent rejoindre les pays les plus puissants d'Europe économiquement: la Belgique et la Suisse!! Nous sommes perdus!
Pourtant, loin d'aller dans le sens du vent dominant, de la doxa néo-libérale, le conseil des Impôts bouscule les certitudes des « maîtres fiscalistes de droite »… Les donneurs de leçons, apprentis économistes, colporteurs d'idées préconcues, pourfendeurs d'un archaïsme qu'ils pensent naturellement de gauche, vont être déçus. Voici les analyses déroutantes du Conseil des Impôts...

Dans un rapport rendu public, la rue Cambon tord le cou à bon nombre d’idées et ne craint pas de bousculer les certitudes, en affirmant notamment que la fiscalité française ne constitue pas un « handicap avéré » par rapport aux autres pays.
Le conseil, rattaché à la Cour des comptes, va plus loin encore en assurant que le niveau d’imposition « n’est pas prépondérant pour la localisation des activités et des emplois internationalement mobiles, qui sont bien davantage déterminés par des facteurs d’environnement géographiques, par la qualité des infrastructures et par le coût du travail ». Voilà pourquoi le Conseil ne préconise pas la baisse de l’impôt sur les sociétés, ni celle de l’impôt de solidarité sur la fortune, ni même celle de l’impôt sur le revenu.

Je continue ?

Il affirme ainsi que « la France n’est pas dans une position défavorable en matière d’impôt sur le revenu, même s’il demeure toujours possible de trouver dans certains autres Etats de meilleures conditions ». Le Conseil avoue certes qu’il « existe indéniablement un flux net limité - quelques centaines de personnes par an - de délocalisations de contribuables pour des raisons principalement fiscales ». Mais c’est pour aussitôt assurer que « ces expatriations ne constituent pas à ce jour un problème majeur pour l’Etat ». Tout simplement parce que l’impact symbolique des expatriations « est très supérieur à l’impact réel, dans la mesure où les délocalisations de personnes physiques ne s’accompagnent pas toujours de la délocalisation des activités dans lesquelles leur patrimoine est investi ».
Il conclut logiquement : « une réforme de l’ISF ne pourrait être recommandée au noms d’arguments relatifs à l’attractivité de la France, ou au maintien d’activités en France ».


5 commentaires:

Nicolas Vignolles a dit…

Je n'avais pas imaginé que Johnny Hallyday ferait un jour la une de notre blog...
Pire, que je le défenderais dans ses colonnes.

Je respecte profondément la décision de Johnny et sa la liberté de penser (qu'il se fait spolier dans l'hexagone...)

Le conseil des impôts, dans l'extrait que tu nous soumets, dit la chose suivante : le niveau d'imposition - dans son ensemble - n'est pas profondément une entrave au développement économique de la France.
Certes, admettons... - même si le conseil des impôts, au même titre qu'un certain nombre d'organe consultatif, aussi expert soit-il ne détient pas forcément la sagesse et la vérité objective et irrévocable - mais j'accepte cet argument d'autorité.
Cependant, il ne faut pas lui faire dire ce qu'il n'a pas dit. Le niveau général d'imposition peut être globalement acceptable et pourtant comprendre des points d'incohérence et d'injustice.
Et si le niveau d'attractivité économique ou le maintien d'activité sur notre territoire ne constituent pas un argument pour la suppression de l'ISF, il existe d'autres justifications.
Au nom de la justice et du refus d'une logique dépassée de lutte des classe, d'une pratique idéologique de la politique fiscale, je suis profondément favorable à la suppression de l'ISF.
La valeur du symbole, c'est aussi de ne pas stigmatiser les personnes qui travaillent, qui produisent, qui créent, qui dirigent... et qui font de la France un pays dynamique et prospère !

Nicolas Vignolles a dit…

Je ne suis pas un fiscaliste de haute volée. Tu le sais d'ailleurs. Et je tiens à préciser que je ne suis guère plus un chaud partisan de l'ISF. J'ai parfaitement conscience que les grandes fortunes françaises peuvent être créatrices de richesse. Peut-être pourrait-on supprimer l'ISF et encourager dans le même temps une imposition plus forte des très hauts revenus dans le cadre général de l'IRPP ?

En tout état de cause, il est faux de déclamer que l'ISF fait fuir les boîtes françaises et leurs richesses! Le PDG d'Auchan habite Bruxelles mais Auchan n'est pas devenu belge à ce que je sache! Il ne faut pas dire tout et n'importe quoi.

De mon côté, j'ai par exemple évolué sur la question de l'impôt sur les sociétés. Il me semble juste de dire qu'une pression fiscale moins forte sur nos entreprises serait un levier possible pour baisser les charges et encourager l'emploi.

Je crois que la fiscalité est un levier puissant de l'action politique! Sur ce volet-là comme sur d'autres, je ne suis ni expert ni arrêté quant à mes idées.

Par contre, il faudra que l'on m'explique l'orientation de la droite en matière fiscale! De Villepin est favorable à une pause dans les réductions, Sarkozy veut continuer...On y retrouve plus ses petits! On est loin des -33% et des leçons de fiscalité du candidat Chirac de 2002!!

Anonyme a dit…

Auchan n'est pas en Belgique mais son PDG si (comme beaucoup d'autres riches entrepeneurs). C'est bien là le problème: au lieu de dépenser son argent sur notre sol, il le dépense ailleurs.
Certes, c'est minime mais ajouté les unes aux autres, les dépenses de riches personnes pourraient faire vivre beaucoup de commerçants (je ne me risque pas à dire qu'ils feraient repartir l'industrie du luxe ... ;-)).

Ceci a évidemment aussi une haute valeur symbolique. Qu'un homme d'affaires qui (grâce à ses qualités de travail et d'entrepreneur) a créé des milliers d'emplois et créé une fortune s'exile, on s'en fiche pas mal. Que l'icône de la chanson française s'en aille, et tout le monde s'affole.
Dans quel pays vit-on ?

Anonyme a dit…

Ben ouhais moi le pdg de auchan je m'en cogne, alors que bon notre jojo national c'est du sérieux.
Franchement les mecs, merci, pour une fois que vous réunissez dans un post deux informations capitales:
Johnny
La rue cambon.
Rue cambon au delà des impôts, il y a surtout, et principalement, le siège de la maison Chanel et la boutique qui fut l'une des premières boutiques de Coco Chanel.

Franchement que deviendrait on sans Johnny et sans Chanel en France? Ce sont nos deux plus grands faire valoir!

reste à savoir où a élu domicile la famille Weirthmer (proprio de chanel à 100%).....

Anonyme a dit…

Ce qui est sur c'est que Johnny est bien conseillé car il n'aurait jamais trouvé ça tout seul : prendre la nationalité belge pour pouvoir bénéficier des avantage de la résidence monégasque c'est plutôt bien vu, un peu salaud mais bien vu. En effet les citoyens français résidants à monaco sont tenus au régime fiscal français d'où l'intérêt d'être belge, cqfd.