19.1.06

C'est quoi cette bouteille de lait ?

Vous connaissez tous Lactel et comment on fait les bébés...
C'est donc ni de la célèbre publicité pour la marque de lait, ni de la procréation chez les humains dont je vais parler dans ce post mais bien d'économie européenne.
Le groupe laitier français Lactalis qui possède, au delà de Lactel, les marques Président ou Société, est une petite entreprise familiale devenue grande puisque le groupe est aujourd'hui leader sur les marchés du lait et des fromages.
Plus que jamais d'ailleurs puisque avec le rachat du producteur italien de fromages Galbani, le groupe Lactalis renforce sa position de numéro un européen et prend la place de numéro deux sur le marché italien des fromages.
Les grands médias français n'ont pas manqué de relever la nouvelle qui a bénéficié d'un traitement particulièrement favorable. C'est pour eux une preuve d'une bonne santé de l'industrie française, du dynamisme de l'agro-alimentaire hexagonal... C'est aussi la formidable réussite d'une entreprise familiale prospère qui se paye le fleuron de la mozarella et du parmesan. En gros, une histoire de fierté de "fromages qui puent" !
Certes ! Tout cela n'est pas faux mais n'en fait-on pas un peu trop ?
Souvenez-vous l'été dernier... On parlait à l'époque de la menace d'une OPA du géant américain Pepsi sur la multinationale française Danone... Levers de boucliers : on parle alors d'une menace pour un fleuron de l'industrie française, une part de l'héritage qui part à l'étranger. Cocorico, Réveillons nous ! Ne laissons pas partir nos yaourts !
Je pensais déjà à l'époque que l'excès de patriotisme économique était ridicule quand on sait combien Danone avait racheté d'entreprises à l'étranger pour devenir le groupe qu'il est aujourd'hui... Et cette semaine, on nous joue la partition inverse ! Formidable !
Et si tout cela n'était que le jeu du capitalisme moderne ! On peut le contester, certes, mais à partir du moment où on en accepte les règles, il faut savoir prendre du recul face à ces flux de capitaux. Ce sont souvent les mêmes qui se plaignent des règles de l'économie mondialisée puis qui se réjouissent quand elles leur profitent.
Sachons prendre nos distances et gardons nos énergies pour conserver en France les quelques entreprises clés sur des secteurs stratégiques qui ont trait à la défense, à la sécurité, etc. Il manque en France une vraie démarche d'Intelligence économique. C'est un sujet sur lequel les pouvoirs publics devraient se pencher plus sérieusement au lieu de s'insurger en vain (ou de se féliciter sans raison) des différents flux du capitalisme mondial. La couverture grandiloquente des grands médias est un fait dont il faut certainement s'accommoder. Par contre, les réactions politiques opportunistes, aux résonances poujadistes, sont selon moi, totalement ridicules. Elles démontrent d'une certaine immaturité et d'un manque de courage de nos dirigeants sur les questions économiques, sur lesquelles les français sont globalement ignorants.
Ca m'énerve tellement que j'en ferais presque un fromage...

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Très joli article Nicolas ;-)
Une bonne accroche, une théorie, un développement, des arguments et une superbe chute.

Nicolas Vignolles a dit…

"Ce sont souvent les mêmes qui se plaignent des règles de l'économie mondialisée puis qui se réjouissent quand elles leur profitent."

On est d'accord sur sur l'absurdité du "patriotisme économique (concept du gouvernement actuel au passage...).
En revanche, je suis de ceux qui se plaignent des règels de l'économie mondialisée, ou plutôt de l'absence de règles dans l'économie modialisée. Le sommet de l'OMC à Hong kong a rappelé combien les règles du commerce mondiale restaient minimalistes...Je sais que la théorie libérale s'accomode mal de contraintes quant il s'agit d'échanges commerciaux. Je sais qu'à l'inverse aussi, trop de règles, c'est l'impossibilité pour des pays plus pauvres d'émerger pleinement.

Entre l'absence de régulations et la boulimie réglementaire, la question de la gouvernance mondiale reste entière.

Première piste de réponse: le rôle de l'OMC devrait être accru et l'organisation, dotée de vrais pouvoirs d'astreintes et de sanctions.

Nicolas Vignolles a dit…

merci pour vos encouragements !
Bienvenue Marie...
Olivier, j'en profite pour promouvoir ton blog sur le marketing auprès de nos lecteurs : tapez "vie marketing" sur google et vous trouverez ses chroniques du marketing au quotidien.

Nico, le débat que tu sembles engager est très éloigné du thème de mon post mais n'en est pas moins intéressant. Je t'encourage à l'aborder dans un article. Je suis sûr qu'il suscitera de nombreuses réactions, à commencer par les miennes.

Nicolas Vignolles a dit…

"le débat que tu sembles engager est très éloigné du thème de mon post mais n'en est pas moins intéressant."

Je ne crois pas que le débat sur la régulation de l'économie mondiale soit si éloignée de ton article. Les flux de capitaux et les échanges commerciaux, c'est deux éléments très proches du débat sur la mondialisation, non?

Merci toutefois de m'encourager à l'aborder dans un autre article...:))

Anonyme a dit…

Merci Nico pour la pub de mon blog ;-)
L'adresse exacte est http://viemarketing.typepad.com

A bientôt (sur ambidextre ou sur viemarketing) !

Nicolas Vignolles a dit…

je suis allé sur ton blog Olivier. Effectivement, c'est un blog très bien fait! J'ai même lu ta bio. Ah ah! Maintenant je sais qui tu es!

Aurons-nous droit à notre tour à un petit clin d'oeil sur ton blog, par exemple un lien vers ambidextre? S'il te plaît!

Nicolas Vignolles a dit…

Je retire ce que j'ai dit...il y a désormais un lien de ton blog vers le notre...merci Olivier!

Anonyme a dit…

Je viens de lire ton com' Nico. J'avais mis le lien vers votre blog dès sa création ;-)
Bon, il est pour quand le prochain article ??? C'est que je m'impatiente ;-)

Anonyme a dit…

bon, si t'as des sujets un plus divertissant, previens moi.
biz, al

Anonyme a dit…

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