6.1.06

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simpliste ?

Un premier post sur l'actualité politique internationale, assez mouvementée en ce moment. Le premier ministre israélien, Ariel Sharon, est hospitalisé dans un état grave à Jérusalem. Ces jours sont en danger et il y a aujourd'hui peu de chances qu'il puisse à nouveau exercer ses fonctions.

Le traitement médiatique de ce sujet m'interpelle. Il est très étonnant de voir quelle dimension prend cet homme d'état dans de telles circonstances. On salue et regrette l'homme de Paix. On s'inquiète pour le processus de Paix. Les extrèmistes israéliens se réjouissent lâchement et les palestiniens en sont presque à craindre un avenir plus sombre...
Oui, on parle bien d'Ariel Sharon. Le général sanguinaire de Sabra et Chatila...
Mais où est-donc le "faucon" que s'amusaient à stigmatiser les antimondialistes, il y a à encore quelques mois ? Est-ce bien son portrait qu'on brulaît dans les manifestations pacifistes de l'hiver 2003 ?
Je vois que le grand sac dans lequel on avait jeté en vrac, les prétendues "ordures" de tous genres, se vide bien vite. Ses détracteurs s'étaient-ils tromper ? Pas forcément complétement. Sharon restera toujours, en partie, le général israélien qu'il a été.
Je repproche simplement ici la diabolisation. La politique est bien trop complexe et les hommes politiques bien trop humains pour s'en aller à tant de manichéisme.
Je vous invite à méditer cela à propos d'un autre grand "salop" : George W Bush.
Et si l'homme était moins con, et si le président était moins incompétent, et si son bilan ne serait pas finalement moins sombre que tant de démagogie tend à le dire... ? Ce n'est pas là une affirmation, simplement une invitation à la réflexion...
Un bon exemple de courage intellectuel, ce mois-ci dans le magazine Rolling Stone : une interview fleuve de Bono, le leader de U2 qui n'hésite pas, entre autre, à lâcher ces mots : "je ne peux pas me permetrre de critiquer quelqu'un qui a doublé, triplé, l'aide que son pays apporte à l'Afrique." C'est de Bush dont il est question et malgré ces mots, il ne se gêne pas à le juger sévérement sur bien d'autres sujets...

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Les hommes n'ont pas a être jugé, mais leurs actes oui. Sharon serait resté pour tous le général sanguinaire de 1982 ou le provocateur de l'esplanade des mosquées s'il n'y avait pas eu les 2 dernières années.
Malgré ce revirement politique certainement du à la sagesse de l'âge doit on pour autant oublier les actes passés. Les "bons" actes ne doivent pas faire oublier les "mauvais" et ce n'est pas parceque Bush donne un peu plus aux pays africains qu'il devient un bon président. Ce président symbolisme l'archaisme paradoxal de ce grand pays : la peine de mort, le créationnisme, la morale religieuse puritaine et le prosélytisme presbytérien si dévastateur à l'échelle mondiale. Il s'inscrit pleinement dans une spirale de chocs des civilisations alors qu'il est à la tête d'un pays à la culture mondiale qui a bel et bien perdu son rôle de modèle de liberté et de tolérance qu'il avait encore dans les années 90. Il est l'homme de l'américaine profonde, ce que certains appellent la "vraie amérique" bien loin de l'image que renvoie New-York ou San Francisco.

Nicolas Vignolles a dit…

Je suis assez d'accord. Le sens de mon article n'était pas de réhabiliter tel ou tel mais de critiquer la diabolisation systématique qui a été faite à l'encontre de Sharon et Bush qui allait bien au delà d'une critique constructive de la politique menée.
A l'heure des louanges envers le président israèlien, je souhaitais simplement mettre en garde, d'une manière générale, contre l'acharnement personnel mais aussi contre les excès d'enthousiasme. Il est bien plus intéressant d'analyser puis de critiquer ou de louer point par point les actes de ces chefs d'état que de tout rejeter en bloc pour délit de sale gueule.

Anonyme a dit…

Et Arafat était un terroriste. Mais ils ont su évoluer dans leur politique avec une volonté évidente de trouver la paix, peut-être.

Et si on parlait de ce qui semble être la réhabilitation de Mitterrand actuellement ? Réhabilitation ou opération marketing d'éditeurs ? Je n'ai pas l'impression que la sauce prenne tant que ça finalement, non ?

Et si c'était lui le candidat de la Gauche en 2007 ? (un peu d'humour dans ce blog ne fait pas de mal.)

Anonyme a dit…

Bien que le féminin soit "salope", le masculin s'écrit "salaud"...

Nicolas Vignolles a dit…

effectivement, merci encore, Clémentine pour autant d'attention !
Avec autant d'exigence, tu vas contribuer à réhausser le niveau orthographique de notre blog...
Je ne peux donc pas dire que Bush est un "salop" mais j'aurais pu parler de petite salope, salopiaud, salopiot, salopiau (puisque que mon Larousse admet les trois orthographes), salopard, salaud donc ou plus simplement "enculé de sa race"...

Nicolas Vignolles a dit…

euh...Nico... on avait dit classe le blog...(les vulgarités du post ci-dessus sont l'oeuvre de W)