14.4.08

Ordre juste ?

Je ne supporte rien moins que le décalage entre les dires et les actes. C'est ce qui mine le plus selon moi la politique. On dit qu'on fera, mais on ne fait pas. On dit qu'autrui devrait agir ainsi, et on agit différemment à titre personnel. Je ne comprends pas cette attitude que je juge consternante pour une élue socialiste. Comment peut-on défendre la justice sociale comme un idéal crédible, et se comporter de la sorte dans le monde réel ? Le licenciement peut bien sur parfois se justifier, mais lorsqu'on est socialiste, on défend les droits du salarié, et en premier lieu le droit au paiement des heures travaillées;



Ségolène Royal condamnée en appel à Rennes pour licenciements abusifs

La chambre prudhomale de la cour d'appel de Rennes a condamné aujourd'hui Ségolène Royal pour licenciement abusif à verser 3 000 € au titre des salaires à une ancienne secrétaire. Cette dernière travaillait à Melle (Vienne), à la permanence de la présidente de la région Poitou-Charente en 1998, avant que Mme Royal devienne ministre et se sépare de sa collaboratrice. Une somme de 1 000 € devra aussi être versée au titre des dommages et intérêts ainsi que 715 € au titre des congés payés.

Une autre secrétaire a elle aussi eu gain de cause devant la cour d'appel de Rennes pour les mêmes raisons. Ségolène Royal devra lui verser 1 600 € de salaire, 1 179 € au titre de l'indemnité de préavis et 1 000 € de dommages et intérêts.

Les deux salariées avaient perdu en appel à Poitiers. Puis, en 2007, la Cour de Cassation avait cassé partiellement l'arrêt de la cour d'appel de Poitiers. L'affaire avait donc été renvoyée à Rennes.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel est ton point de vue d'assistant parlementaire sur la question ? Ce serait pas mal d'en savoir un peu plus sur la précarité de ce statut ... précarité qui rend d'autant plus moralement inacceptable tout abus envers ceux qui en bénéficient.

Nicolas a dit…

Les assistants parlementaires sont tous dans des situations salariales différentes, l'absence de statut en est bien évidemment l'explication principale. Certains travaillent 40h et gagnent 2500-3000 euros nets par mois, d'autres travaillent 18h et gagnent 1000 euros nets. Certains travaillent pour 3 députés, d'autres pour un seul. Certains enfin assurent leur mission pour moitié en circonscription et pour moitié à Paris. Moi, je travaille pour 2 députés, uniquement à Paris, et suis dans la moyenne des rémunérations.

Pour autant, je suis favorable à ce que soit précisé le plus possible le statut de l'AP afin que certains de mes collègues vivent mieux dans leur travail, et ne soit pas, comme dans certains cas, victimes d'abus (heures sup non payées, harcèlement moral, absences de congés).

A titre personnel, je ne me considère pas dans une situation de précarité. Pas plus en tous cas que nombre de salariés en France.

La réalité, c'est que l'absence de statut fait dépendre totalement l'AP de son député-employeur, c'est en cela qu'il y a une forme de précarité. Le flou juridique n'est jamais une bonne chose.

De mon côté, je considère comme une chance formidable le fait de travailler à l'Assemblée nationale auprès de deux élus de la Nation. Mes relations de travail sont bonnes et j'apprends tous les jours un peu plus sur leur métier et sur le mien. Combien de personnes peuvent dire cela de leur travail ?

Pour résumé : oui, le statut de l'AP est précaire puisqu'inexistant ou presque sur le plan du droit, mais non, tous les assistants ne vivent pas dans l'insécurité professionnelle.