1.5.06

La France lâche de l'Est


Les ressortissants des huits pays de l'Est dernièrement entrés dans l'Union Européenne peuvent désormais venir librement travailler dans l'hexagone dans les secteurs du BTP, de la restauration, de l'agriculture, de la mécanique, dans les industries de transformation (agroalimentaire, verrerie, papier), le commerce ou comme agents de nettoyage.

Cette mesure constitue un premier pas vers la libéralisation complète qui sera rendu obligatoire à tous les états membres de l'UE en 2011.
La France est en retard sur l'Irlande, le Royaume-Uni, la Suède et désormais l'Espagne qui ont totalement ouvert leur marché du travail à ces immigrés intra-européens. Elle a cependant une longueur d'avance sur l'Allemagne, l'Autriche ou le Danemark dont la proximité avec ces pays leur fait craindre un afflux non maitrisable de travailleurs et qui gardent donc encore leurs portes closes (un visa reste nécessaire).

Après les agitations dues au projet de directive dite "Bolkestein" de libéralisation des services, on ne peut que se réjouïr qu'une telle mesure soit bien acceuillie par les français et leurs syndicats.

Mais cette affaire cache mal un profond scandale. Alors que le taux de chômage en France est encore supérieur à 9% de la population active, des pans entiers de l'économie manquent de main d'oeuvre et cela ne semble choquer personne alors que c'est la démonstration d'une énorme faille dans notre système de formation et dans celui de reclassement des chômeurs.

Si tant de postes sont disponibles pour ces étrangers, c'est la preuve que :
- notre système de formation ne sait pas se réguler en fonction des besoins du marché du travail.
- qu'une société dominée par les services ne peut faire croire à ses jeunes qu'elle n'a besoin que d'emplois à haut niveau de qualification.
- que notre système de protection sociale est bien trop protecteur pour inciter des chômeurs à se tourner vers des emplois, certes peu rémunérateurs, parfois difficiles voire ingrats mais vacants.
Quand le polonais sacrifie ses racines pour venir gagner sa vie sur les chantiers français, le chômeur français ne sort même pas de chez lui pour occuper un poste de serveur dans le bistrot du coin de la rue...

Le constat est là.
Réjouissons-nous de l'arrivée de ces travailleurs motivés et prenons une bonne fois pour toute les mesures qui s'imposent pour bloquer la progression des minimas sociaux, accroître l'écart entre les prestations sociales et les revenus du travail, contraindre les chômeurs de moyenne et longue durée à accepter ces emplois vacants en échange d'une formation adaptée de reconversion et sous la menace de la suppression de leurs droits.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

héhéhé, j'ai mis un lien de mon blog pour atterir sur votre blog!
Si vous avez pas trop envie qu'un lien soit fait entre les deux, dîtes moi et je le retirerai...
Bisous les 2 nicos et à bientot

Nicolas Vignolles a dit…

pas de souci. Merci Po !
On te renvoit une nouvelle fois l'ascenceur :
http://leparisdepo.over-blog.com

Nicolas Vignolles a dit…

"Réjouissons-nous de l'arrivée de ces travailleurs motivés et prenons une bonne fois pour toute les mesures qui s'imposent pour bloquer la progression des minimas sociaux, accroître l'écart entre les prestations sociales et les revenus du travail, contraindre les chômeurs de moyenne et longue durée à accepter ces emplois vacants en échange d'une formation adaptée de reconversion et sous la menace de la suppression de leurs droits."
Ne serait-ce pas un discours de doite déjà entendu? Et depuis 2002, les réformes, où sont-elles?

Anonyme a dit…

Ah le Nico main Gauche est énervé hein... qu'on se le dise!
Déjà hier soir, mais ce matin il remet ça avec les réformes de la droite...
ihiihihihihihihihhihihihihiihhi

Nicolas Vignolles a dit…

Nico, tu le dis toi même, ce gouvernement n'a pas échoué à cause de l'inéficacité de ses réformes mais parce qu'il n'a pas su (ou pu)faire passer les réformes que j'estime nécessaire pour notre pays.
Je ne capitule donc pas. Les idées que j'exprime dans cet article ne sont certes pas toutes neuves mais comme elles n'ont jamais été testées en France, je persiste et signe.
En 2007, je souhaite que ce soit ce type de programme qui l'emporte, le compétence et le courage politique en plus...
C'est aussi en cela que Nicolas Sarkozy est un homme neuf et marque la rupture.