8.1.08

"L'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur"



Lors des questions au gouvernement, le mardi 8 janvier, le groupe socialiste à l'Assemblée nationale a souhaité, en la personne de Christian Bataille, interroger la Ministre des cultes sur les récentes déclarations du Président de la République. A l'heure où Nicolas Sarkozy nous propose une "politique de civilisation" aussi imprécise que grandiloquente, il est important de bien avoir à l'esprit les mots prononcés par le Président ; ils sont contraires à la Constitution de la Vè République qui dispose que la République est laïque.

Qu'a dit au juste le nouveau chanoine honoraire de Saint-Jean-de-Latran ?

«Ceux qui ne croient pas doivent être protégés de toute forme d'intolérance et de prosélytisme. Mais un homme qui croit, c'est un homme qui espère. Et l'intérêt de la République, c'est qu'il y ait beaucoup d'hommes et de femmes qui espèrent.»

«Dans la transmission des valeurs et dans l'apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur.»


Nicolas Sarkozy affirme là des idées mûries depuis longtemps. Il suffit de relire "La République, les religions, l'espérance" publié par le Ministre de l'Intérieur en 2004 pour comprendre l'origine des propos tenus lors de la rencontre avec le très ouvert Benoît XVI.

"L'instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur"...Ces propos ne sont pas dignes d'un Chef de l'Etat, censé garantir le respect de la Constitution.

La laïcité n'a pas à se voir accolée d'adjectif. Elle n'a pas à être ouverte ou fermée, positive ou négative. La laïcité n'est pas une lutte contre les religions. Elle est une formidable idée, un formidable projet de tolérance, une extraordinaire garantie pour la République.

La laïcité, comme l'écrit Henri Pena-Ruiz dans le Figaro du 3 janvier, "implique la plénitude de l'égalité de traitement, par la République et son président, des athées et des croyants".

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