17.11.08

La parole aux militants






Reims n'a pas permis la synthèse. Tant mieux, c'est ce qui nous tue depuis 11 ans maintenant.
Reims n'a pas permis de se mettre d'accord sur un leader, tant mieux, c'est aux militants qu'il revient de le faire, de la manière la plus claire et la plus démocratique qui soit, en votant.

Pendant que l'UMP donne des leçons à n'en plus finir, ou claironne à qui veut l'entendre que le PS fait peine à voir, qu'il est au bord de l'implosion, je constate que si la situation n'est pas reluisante, nous sommes le seul parti à pratiquer la représentation "proportionnelle" pour notre Conseil national ("le Parlement du PS").

Le seul parti à faire voter nos militants au suffrage universel direct, en offrant de vrais choix et alternatives (Pour mémoire, Sarko élu en 2007 avec un score de monarchies du Golfe avoisinant les 80%...ridicule...)

Le seul aussi à avoir deux femmes et un homme de 41 ans candidats au leadership.

J'y vois pour ma part, sans nier les graves difficultés dans lesquelles il est empêtré, des signes de modernité. L'UMP et la droite (Nouveau Centre et Modem), incapables de relancer la croissance, dangereuses sur le plan de la cohésion sociale, inactives, impuissantes ou dociles face aux excès de la finance, démontrent chaque jour qui passe leur art consommé de la communication, que dis-je leur parfaite maîtrise du "bla-bla gouvernemental", sans que le sort économique de millions de Français ne s'améliore d'un pouce. Je suis désespéré par cet enfumage gouvernemental permanent, qui dure maintenant depuis presque 7 ans...Sans doute qu'en 2012, le meilleur slogan pour la gauche serait : "Jugez les résultats et réagissez !"

Alors évidemment, on fait appel au G20, on gesticule à la télévision, on pérore sur les +0,14% de croissance, et on se gausse du PS avec un air mi-réjoui mi condescendant...

En attendant, plus que jamais, je suis convaincu que les Français nous attendent pour redresser la barre! De l'air! De l'air! L'urgence est partout : une politique de justice sociale digne de ce nom, une politique de relance adossée à une politique du logement, une politique efficace en matière de sécurité et pas émotive ou réactive, une politique sociale européenne, une politique éducative, culturelle....Enfin, plus dure sans doute, une politique qui restaure la politique modeste, proche des gens, une politique de l'action, des petits pas. Il nous faudra restaurer l'autorité de la politique, de l'Etat, la confiance dans les institutions. Le chantier sera immense, à la hauteur du démantèlement qui s'opère.


Alors le 20 et le 21 novembre, même si je suis triste de voir le PS dans cet état, ou plus justement, parce que je suis triste de cette situation, je vais aller voter.

Et je voterai pour Martine Aubry, sans hésitation, et presque avec enthousiasme!

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel plaisir de lire ce blog !! Mais quelle joie ce matin de constater que tu rejoins le camp de Martine Aubry !!
Je te l'avais dit Nicolas, tu allais y venir à Martine !

Anonyme a dit…

Je pense comme toi que le choix qui se présente à nous peut, et doit, être pris au sérieux.

Les trois personnalités qui se présentent proposent un parti différent, et une ligne politique différente.

Ségolène ROYAL propose un parti fortement présidentialisé, qui connaîtra à n'en pas douté, si elle est élue, une très forte évolution dans son fonctionnement, mais sans que l'on puisse savoir lequel. La ligne politique qu'elle défend est marquée par quelques propositions claires (fiscalité notamment), mais aussi par beaucoup de flou, qui laisse la place à beaucoup de pragmatisme (d'opportunisme ?), pour l'avenir.

Martine AUBRY propose un Parti qui passe par dessus les clivages anciens pour retrouver une réelle collégialité (c'est un pari qui n'est pas gagné d'avance...). La ligne politique est ici centrée sur la question de l'égalité, elle-même conçue comme directement liée à des politiques d'émancipation. nous voulons l'égalité pour tous dans l'accès aux droits individuels. Ceci est complété par un fort rappel d'un socialisme de production, attentif à la production des richesses et aux conditions de cette production.

Benoît HAMON propose pour le parti un saut générationnel. La ligne politique proposée est fondée sur la thèse de l'existence d'une "majorité sociale" qu'il conviendrait de mobiliser et de transformer en majorité politique. Ceci donne lieu à un discours presque "de classe". Les thèmes centraux de ce discours étant les protections et la redistribution des richesses.

Ce sont là, de mon point de vue, trois vraies possibilités, qui méritent un vote sérieux, motivé, engagé, fier, des militantes et militants.

Nous nous retrouvons sur notre choix, je voterais également pour Martine AUBRY dès le 1er tour, le jeudi 20 Novembre.

Nicolas Vignolles a dit…

Ambidextre s'est visiblement transformé en carrefour des aubryistes !
Tant mieux, à l'heure du choix, il vaut mieux se serrer les coudes.
Je partage totalement ton analyse Philippe, en particulier les éléments de distinction que tu as identifié.
Et pour les mêmes raisons que toi, je voterai Aubry sans hésitation.