7.10.07

Continuer à s'indigner : condition insuffisante mais nécessaire


Assez. On ne peut pas continuer à faire de la politique sans être au clair sur la priorité des priorités. Le combat contre la misère doit sortir des discours incantatoires et des jérémiades infécondes ; la gauche de gouvernement, le Parti socialiste doit se pencher plus que jamais, à l'heure de sa rénovation, sur les moyens à mettre en oeuvre pour luttre efficacement contre ce qui reste une négation de la dignité de la personne humaine. On ne peut plus vivre dans une société où le tissu associatif supplée les carences d'un Etat démissionnaire. S'il n'est plus la "Providence", l'Etat ne doit-il pas cependant resté fort sur ses missions essentielles ?

Assez. La question des logements d'urgence, le problème de la juste rémunération du travail, la difficulté des missions du Samu social, les lourdeurs administratives pour accéder à un logement social, la nécessité de coordonner le travail de plusieurs organismes, bailleurs, collectivités locales, Etat ; rien de tout cela ne sauraient constituer un obstacle infranchissable pour qui veut VRAIMENT agir.
Une politique globale de lutte contre la pauvreté doit être menée et assumée par l'Etat ; ce devrait être d'ailleurs une mission interministérielle à créer au plus vite.


Dénoncer la misère ne vaut pas résolution des problèmes posés par la misère. Mais la volonté politique, le sens d'un projet collectif trouvent corps autour de priorités revendiquées, travaillées puis détaillées en propositions d'action.

Voilà un axe de travail que la gauche devrait avoir à l'esprit au moment où elle entreprend de reconstruire son projet. Sans misérabilisme, sans condescendance, sans annonce démagogique, la gauche pourrait trouver dans le combat contre la pauvreté, dans ce qu'elle suppose comme mécanismes de solidarité à recréer, les moyens de rebatir une doctrine solide et crédible. Sortir de la pauvreté, c'est retrouver sa dignité, le goût du travail, des autres, l'estime de soi, retrouver l'accès aux soins, à la justice, au respect de ses droits. C'est retrouver aussi un certain nombre de devoirs et de responsabilités.

Dans le combat contre la pauvreté, il y a un projet pour la gauche au delà de la simple dénonciation. La modernité n'est pas forcément dans la recherche de nouveaux lieux et sujets de combat mais sans doute dans la volonté et la capacité de la gauche à les réinvestir avec de nouvelles armes.

La lutte contre la pauvreté, l'exclusion, le mal logement, c'est le combat historique des socialistes pour la justice sociale ; elle peut (devrait) servir de ligne de force à un projet global de société. C'est à partir de ce combat premier, qui colle à l'identité de toutes les composantes de la gauche, que la "fierté nationale" reprendra un sens neuf, que la re-construction d'un projet économique à la fois performant et solidaire sera possible .

" Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les Droits de l’Homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. " (Joseph Wresinski)

Journée mondiale du refus de la misère le 17 octobre
Pour 2005 le thème adopté par les Nations-Unies est : "Réaliser les Objectifs du Millénaire - Permettre aux plus pauvres de prendre leur avenir en main".
http://www.oct17.org

3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'hallucine!
Je reçois ton message Nicolas V., vu que je dois être sur ta mailing liste Celsa. Je me dis, tiens si j'allais faire un tour sur leur site voir où en sont nos jeunes politologues. ET LA, LE CHOC!

L'ILLUSTRATION DE L'ARTICLE SUR LA SOLIDARITE POUR LES PAUVRES C'EST LE SYMBOLE D'UNE ASSO DE FACHOS ET DE RACISTES!!!

J'ai reçu leur tract pour les législatives. Leur slogan c'est "les notres avant les autres". C'est-à-dire nos pauvres avant les pauvres pas de chez nous, les pas Français, les pas de souche, les basanés, les polack, les noirs,.... Je vous met ci-dessous la présentation qu'ils font eux-mêmes sur leur site (le 1er choc passé, j'ai vérifié que je ne faisais pas erreur).

"Véritable déni de justice commis ce jeudi 7 décembre par les magistrats et procureur parisiens : un référé-liberté, engagé par notre avocat, contre la décision d'interdiction de distribution de notre soupe populaire prise par Pierre MUTZ, préfet de Paris, n'a obtenu aucune réponse. Aux dires de notre homme de loi, ça ne s'est jamais vu…….Mais contre la soupe au cochon, tout est bon !
Nouveaux chiens de garde de la Charia, bafouant la laïcité de la République en appliquant les lois islamiques en France, à savoir : la prohibition du porc dans l'alimentation, les autorités ont lancé leurs troupes à l'assaut de nos bénévoles. "


"Pas d'argent pour nos pauvres ?
Mais de l'argent, il y en a ! Hélas, pas de chance, le gouvernement l'envoie ailleurs :
300 millions d'euros pour le Maroc (indépendant depuis un demi-siècle !)...
385 millions d'euros au titre de la coopération avec le tiers-monde (moyenne annuelle entre 2001 et 2003)
50 millions d'euros pour « l'information des femmes immigrées sur leurs devoirs et leurs droits et pour payer la garde de leurs enfants » (conseil des ministres du 22 septembre 2004)
28 millions d'euros pour l'enseignement du français aux femmes immigrées (même conseil des ministres du 22 septembre 2004)"

Alors j'espère, mais j'en suis certaine, que c'est une coincidence malheureuse... Et je suggère d'enlever cette image.
Bonne continuation
Géraldine

Nicolas a dit…

J'ai choisi la photo sur Internet sans me soucier de sa provenance. Cela m'apprendra à vérifier mes sources avant de publier... Désolé pour la bourde.

Ceci dit mon propos était sincère.

Nicolas Vignolles a dit…

j'ai modifié la photo après vérification...
Merci Géraldine de ta vigilance !