14.11.07

Grève contre réforme : est-ce aussi simple que cela ?



Nous sommes entrés dans une période d'agitation sociale dont le gouvernement entend bien tirer profit. Pas un jour désormais sans un sondage qui oppose la "majorité des Français" aux grévistes. Le traitement médiatique de la grève est lui aussi totalement biaisé; d'un côté Fillon, Bertrand, Sarko sont présentés comme les représentants de la "réforme", du "respect des engagements", de l'"action", de l'autres les syndicats, les salariés du public, les avocats, une partie des étudiants,sont présentés comme les tenants de l'immobilisme, les défenseurs acharnés du conservatisme.
Je suis admiratif devant la débauche d'énergie et l'ingéniosité de ce gouvernement pour s'attirer la bienveillance de l'opinion. A l'UMP, la communication marche à plein régime. Pas un jour sans que je sois impressionné par l'arsenal développé par le parti majoritaire pour assurer le service après vente des mesures prises. Hier, c'était un un petit dossier fort bien fait, envoyé à tous les députés, qui portait sur les "heures supplémentaires". 2 pages de réponses aux questions les plus fréquentes très bien construites, suivies de trois "feuilles de paie" fictyives censées prouver concrètement le "travailler plus pour gagner plus". Si je ne partage en rien le mythe du "travailler plus pour gagner plus", j'admire toutefois le travail énorme de communication développé actuellement par la machine gouvernementale. C'est un rouleau compresseur médiatique et sondagier. Le gouvernement et l'UMP profitent à plein de leurs moyens économiques pour gagner la bataille des esprits.

Je veux juste ici rappeler une simple vérité que les Français ne manqueront de rappeler au Gouvernement. On demande aux personnes bénéficiant des régimes spéciaux de passer à 40 ans de cotisation sans ouvrir de négociation sur les salaires. Or une trajectoire professionnelle, c'est d'abord un choix de vie fait individuellement sur la base de différents critères. Certaines personnes sont dans la rue aujourd'hui pour défendre le contrat sur lequel elles s'étaient engagées plusieurs années auparavant. Gagner un peu moins, avoir la sécurité de l'emploi, partir plus tôt à la retraite. S'il n'est plus possible de partir plus tôt à la retraite, s'il n'est plus possible non plus de garantir le même statut aux salariés du public, alors il faut au moins une compensation car sinon tout cela a un nom et ce non ce n'est pas "négociation" mais "vol".

Oui à l'alignement sur les 40 années de cotisations mais dans une négociation globale sur les salaires. Faire croire que la réforme Bertrand telle que la discussion avec les syndicats a été engagée, c'est la réforme de l'équité, c'est mentir aux Français.

Le financement des retraites n'est en rien assuré. Aujourd'hui, on médiatise à outrance une réforme certes nécessaire mais largement insuffisantes, celle des régimes spéciaux (6% de l'ensemble des retraites!!!).

La droite ment éhontément aux Français.
Quelques exemples: il devait y avoir un service minimum à hauteur d'un train sur 3 : il n'existe pas.
Il devait y avoir des stages rémunérés correctement, le projet de loi pécresse prévoit 95 euros par mois (au lieu de 300 eur aujourd'hui) pour un stage de 6 mois....
Il devait y avoir une hausse du pouvoir d'achat : il n'y en a pas et le Gouvernement a offert 15 milliards précisément aux 500 000 français les plus riches.
Il devait y avoir la croissance...

Quant la communication sert un mensonge, elle cesse d'être communication pour devenir "manipulation".

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