21.12.07

2012 et la possibilité DSK


Interrogé par Jean-Michel Apathie ce matin sur RTL, DSK a de nouveau clairement fait comprendre qu'il n'avait en rien tiré un trait sur son ambition de devenir Président de la République en 2012.
Le Directeur général du FMI a répondu, avec malice, à la question qu'on lui posait : "Vous avez raison de remarquer que de dire 'je ne renonce pas à être Français' devait cacher quelque chose, parce que personne ne renonce à être Français. Ca devait vouloir dire autre chose".

La France part à la dérive.
La situation économique n'est pas bonne. Une croissance de 1,8% au lieu des 2,25% annoncés...
La situation sociale est plus tendue que jamais.
Le discours de la France dans le monde se brouille chaque jour un peu plus ; lisez pour vous en persuader le discours prononcé par notre président en la basilique du Latran jeudi 20 décembre..."Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes"...
Enfin la Présidence de la République elle-même est en train d'être abaissée, maltraitée, devoyée ; l'épisode Kadhafi, aujourd'hui l'épisode Crala Bruni suffisent pour s'en convaincre. Proche des Français ne veut pas dire ridicule. Or Sarkozy est en train d'abîmer la fonction présidentielle.


Toute cette politique de "l'esbrouffe permanente", cette politqiue "bling bling" dont la nuit inaugurale s'était tout de même déroulée au Fouquet's...(c'était un signe)...toute cette politique d'affichage va sombrer dans l'échec, et plus vite qu'on ne le pense.
D'abord et surtout du fait de son inefficacité économique. La France est confrontée à un défi majeur de modernisation de ses capacités productives, de ses capacités industrielles, technologiques. Là est le principal défi lancé par la mondialisation. Il nous faudrait dès aujourd'hui, un Président qui a les idées claires en matière économique. Un Président capable d'initier au plus vite une vraie politique de l'offre!

C'est ça le grand paradoxe de ce début du XXIè siècle ; en France, la droite n'a jamais été aussi peu du côté de l'offre et du libéralisme économique. Les droites européennes, la droite française aujourd'hui, sont de plus en plus des droites compassionnelles qui iennent un discours du pouvoir d'achat mais récompensent les rentiers et les hauts revenus. Rien ou presque sur l'actionnariat salarié, sur la question de la participation, sur les moyens de doper nos capacités de recherche, d'innovation, sur la simplification des procédures de création d'entreprise, rien non plus ou presque pour permettre au système bancaire de prendre plus de risque en soutenant les projets d'entreprises...Où sont les business angels à la française ? Où sont les sociétés de capital risque ? Où est la volonté réelle de relancer la France dans la grande concurrence mondiale ?

Nous coulons à petit feu faute d'une politique économique dynamique,tournée non vers la rente mais la prisque de risque, l'innovation. Le discours de DSK a toujours été celui là : il faut créer de la nouvelle richesse et non se contenter de l'entretenir oisivement. Pour créer cette nouvelle richesse, il faut jouer à la fois sur la demande et à la fois restaurer les conditions d'une compétitivité accrue pour nos entreprises.

Il n'est pas exclu que le débat présidentiel de 2012 se pose dans les termes suivants : "Comment relancer la France dans la compétition économique mondiale ?". Tout indique que la rupture de Sarkozy brasse de l'air. Ni le projet de loi TEPA ni la tentaive de monétisation des RTT (qui ne touche que peu de salariés au final) ne seront reçus comme un signal fort par les salariés et les chefs d'entreprises. Ce sont des lois inefficaces économiquement et très difficiles à appliquer par les entreprises du fait de leur très grande complexité, notamment juridique.

Il faudra vite sortir du mythe "travailler plus pour gagner plus" dont on voit un peu plus chaque jour qu'il n'était au fond qu'un slogan d'affichage, déconnecté des réalités économiques réelles.


Que DSK ne renonce pas à être candidat, c'est dans le contexte économique qui s'annonce, une vraie bonne nouvelle et même un espoir. L'espoir de voir la compétence constructive de strauss-kahn réparer le dogmatisme agité de Sarkozy. Cet espoir-là s'avèrera d'ailleur le seul de taille à faire gagner le centre gauche le jour venu...

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