3.12.07

"Non, ne montez pas, il y a du monde dans la rue"


Dans son livre à paraître cette semaine, Ségolène Royal fait une confidence de taille; elle aurait proposé Matignon à Bayrou, entre les deux tours de l'élection présidentielle. Face à ce qui aurait pu conduire à un bouleversement complet des équilibres politiques, bouleversement dont le PS n'avait aucune garantie de sortir vivant, le leader centriste se serait dégonflé...
"Non, ne montez pas, il y a du monde dans la rue", aurait dit le prude Bayrou à une Ségolène venu le séduire jusque chez lui.

Et si l'accord avait eu lieu, comment l'auriez-vous juger ? Pensez-vous que la victoire face à Sarkozy devenait possible ? Le Modem et Bayrou n'ont-ils pas raté là une chance historique, l'opportunité d'absorber le centre-gauche ?

3 commentaires:

Nicolas a dit…

Bayrou est passé à côté d'un tournant historique, estime Royal
Reuters 05.12.07 | 10h20

PARIS (Reuters) - Ségolène Royal estime que François Bayrou est passé à côté d'un "tournant historique" en refusant pendant la campagne présidentielle le poste de Premier ministre qu'elle lui proposait en cas de victoire.

"Il est passé à côté, je pense, d'un tournant historique dans la mutation de la politique française parce que les Français en ont parfois assez de la confrontation brutale bloc contre bloc", a dit l'ex-candidate socialiste mercredi sur RTL.

"J'ai peut-être un regard visionnaire sur l'évolution de la politique française", a-t-elle ajouté, estimant que "certains dirigeants socialistes sont en retard par rapport à ce que veulent et à ce que pensent une majorité de Français."

Ségolène Royal a assuré que le rendez-vous qu'elle avait pris avec le candidat centriste pour discuter de cette proposition n'était pas improvisé.

"Je l'avais proposé à François Bayrou qui l'avait accepté. Il avait lieu chez lui, il était tard parce que je sortais d'une réunion publique électorale et au dernier moment, François Bayrou a changé d'avis", a-t-elle expliqué.

Pour Ségolène Royal, le fait d'avoir imaginé un gouvernement allant de José Bové à l'actuel président du MoDem est la marque de "la mutation et de l'imagination politique."

Elle a insisté sur la nécessité de "prendre le meilleur dans chaque courant" dès lors "qu'on partage un certain nombre de valeurs démocratiques."

Anonyme a dit…

Le coup de poker de Ségolène ne montre qu'une chose, son envie abolue de l'emporter, même si une réponse positive de Bayrou ne garantissait aucunement la victoire.
Le coup se devait d'être tenté, mais il était mal préparé et la réaction de l'opinion aurait pû être tout à fait négative devant le manque de lisibilité de la stratégie de Ségolène Royal. Il me semble même que malgré ce refus, Ségolène a obtenu le maximum qu'elle pouvait espérer de la part de l'électorat centriste.
Pour être crédible, cette alliance aurait dû être préparée avec le Parti Socialiste, la stratégie de campagne d'avant le premier tour aurait dû intégrer cette éventualité. Les slogans anti-Bayrou étaient trop rudes, le qualificatif d'"homme de droite" trop souvent employé pour ne pas compromettre toute stratégie d'alliance.
Alice.

Nicolas Vignolles a dit…

Je ne crois pas à une alliance PS-Modem mais bien à la constitution d'une grande formation sociale et démocrate accueillant diverses sensibilités : les socialistes, les soc dém du Modem, les Verts, les communistes. Il faut créer un grand pôle de gauche, identifiable de tous les électeurs, avec des structures de décision nouvelles en son sein, une ligne majoritaire et un leader.