Un directeur d'IEP agresse un étudiant à Grenoble
Vidéo envoyée par kallok
Le blocage des Universités ne peut pas être une réponse acceptable de la part d'étudiants minoritaires, qui recherchent dans le conflit ce qu'ils ne sont pas capables de défendre avec des mots et des revendications claires.
Je suis de gauche. Je suis membre du Parti socialiste depuis maintenant plusieurs années. Je crois que la loi sur les autonomies est illusoire si elle ne s'accompagne pas d'un vrai plan financier d'urgence.
Je connais bien l'IEP Grenoble, ses débats surchauffés en Amphi, l'emprise de quelques groupes d'étudiants extrémistes et radicaux. Rien ne peut justifier leurs actions et la forme de pression psychologique qu'ils font vivre à la majorité des étudiants.
C'est d'autant plus intolérable qu'ils désservent les revendications légitimes d'un certain nombre d'étudiants qui réclament plus de moyens pour réussir.
En attendant que la lumière soit faite sur les évènements déplorables de jeudi, qui donnent de l'IEP une bien mauvaise image, et sans excuser le geste violent qui n'avait pas lieu d'être de la part d'un Directeur d'IEP, j'apporte d'ores et déjà mon soutien à Olivier Ihl.
5 commentaires:
Je tiens à préciser que'Ambidextre s'est procuré un compte rendu assez détaillé de la manière dont le vote en AG s'est déroulé à l'IEP. Intimidations, prise de parole de 2h, slogans anti capitalistes primaires...
Une info importante mérite d'être rappelé : l'UNEF a inisté pour que le vote soit secret et qu'il se déroule après présentation de la carte d'étudiant...
Ni l'Unef ni le PS ne cautionnent les agissements des bloqueurs violents.
Bien sur la proposition de l'UNEF concernant le déroulement démocratique du vote, a été refusée.
Ambidextre source d'info : du vrai journalisme d'investigation ;-)
Anyway, vive Ihl, Dieu vivant de la Science Politique.
Et sur la loi... il existe quand même dans ce texte des avancées significatives, comme par ex sur le financement privé des universités qui ne veut absoluement pas dire "privatisation" de la fac. L'amalgame est douteux quand on regarde les textes de près et que l'on analyse le mode de création des fondations etc etc...
les entreprises ont inétrêt à investir dans les universités pour assurer une recherche de qualité par exemple. Les étudiants n'y trouveront que du positif, et franchement c'est déjà le cas dans bien des écoles....
les vrais motivations des étudiants révolutionnaires :
http://youtube.com/watch?v=VrhhufUvTDQ
Ici, le texte d'un document Word envoyé via mail à tous les étudiants de l'IEPG.
Récit par Olivier Ihl de l’altercation
qui s’est produite le 29 novembre 2007 à l’IEPG
Devant l’émoi suscité par l’altercation qui s’est produite vers 6 h 50 devant l’IEP, je souhaitais très simplement vous apporter mon témoignage sur ce qui s’est passé. La plupart des étudiants ne sont arrivés qu’après les faits et n’ont pu se faire une idée qu’en fonction des images vidéo qui ne montrent que très partiellement le contexte de cette opération coup de poing sur l’IEP.
Dès la veille au soir, j’avais été averti par la concierge (vers 21 h 30) que des individus menaçants au nombre d’une vingtaine tentaient de rebloquer l’IEP au moyen de caddies, de poubelles et de rondins de bois. Elle avait pu les chasser par la peur que ses chiens leur inspirait.
Le lendemain matin, vers 6 h 45, j’ai reçu un appel au secours. La concierge, affolée, m’appelait pour me dire qu’ils « l’avaient enfermée dans Sciences PO ». Qu’ils étaient « agressifs », « qu’ils allaient tout casser ». Ils avaient bloqué toutes les issues, même la porte de secours à l’arrière du bâtiment. Elle ne pouvait plus en sortir (il faut savoir que nous avons impérativement besoin de deux à trois portes de secours pour les personnels en cas d’urgence).
Je suis arrivé sur les lieux à 7 h OO et n’ai pu entrer que par la fenêtre du service de reprographie où les deux femmes de ménage, terrorisées, m’ont expliqué que des individus masqués et cagoulés, portant des tiges noires en fer, les menaçaient. Je suis parti aussitôt, après les avoir rassurées car elles pleuraient, vers la porte d’entrée. J’ai découvert alors que celle-ci était totalement recouverte de poubelles, sacs, grilles de fer, rondins de bois… En entrebâillant la porte latérale et en faisant tomber certains objets, j’ai pu me glisser à l’extérieur où avec un collègue nous avons commencé à débarrasser l’entrée, conformément aux consignes qui avaient été passées en DTU. Les chiens de la concierge ont fait fuir la petite dizaine de personnes qui stationnaient là, dont certaines cagoulées. Je leur ai crié de ne pas revenir. Mais une à deux minutes plus tard, venus de Stendhal et de plusieurs parties de l’Université, un attroupement s’est formé de plus d’une cinquantaine de personnes armées de rondins (certains ont été conservés en témoignage), de tiges de fer en proférant des menaces à notre encontre. J’ai redit que je lâcherai les chiens s’ils nous attaquaient, essayant de leur faire peur pour qu’ils partent car ils étaient beaucoup plus nombreux que nous. Il faisait noir. Ces individus ne voulaient pas rester à distance. Au contraire, emmenés par quatre ou cinq leaders, d’une trentaine d’années, qui les encourageaient à faire le coup de force, ils se sont mis à nous entourer, avec l’idée de refaire leur barricade. Plusieurs me menaçaient physiquement de leur rondin de bois et d’objets en fer et me poussaient. Trop avancé, je ne pouvais plus rentrer par la grande porte, fermée, ni la petite, qui était trop loin, j’ai saisi la première chose qui me tombait sous la main pour me défendre. Avec la tige de poubelle qui était à ma portée, j’essayais de les tenir en respect.
Les cris fusaient « on va crasher le directeur » et ils m’acculaient contre la haie. Je n’avais aucune issue. Ils refusaient de rester à distance et se montraient de plus en plus menaçants, m’insultant à plusieurs reprises. Je n’ai pas voulu leur montrer que j’avais peur, ni me retourner par crainte de prendre un coup. C’est là que je me suis avancé en faisant tourner deux fois ma tige de poubelle. Aucun coup réel n’a été porté, et encore moins de blessure occasionnée. Le fameux étudiant blessé au visage » était le matin même à l’AG, sans aucune blessure. D’ailleurs, ils m’ont ensuite débordé. J’ai reçu alors une grande grille de fer qui m’a blessé aux mains et m’a luxé le petit doigt de la main gauche. Mon collègue m’a aidé à la repousser. L’altercation a été spectaculaire mais n’a pas fait de victime. Les cris ont alors redoublé : « fachos », « sarkosiste », « Destot au poteau». La police ayant été annoncée, elle a fait diversion, et une minute et demie après les forces de l’ordre intervenaient.
Depuis cet incident, mis en scène par image vidéo sélectionnée (qui ne représente jamais le groupe agresseur), ces groupuscules ont entrepris une campagne de presse extrêmement violente à mon encontre, avec mon portrait et des appels à la haine contre moi placardés dès le lendemain sur plusieurs murs de l’Université. Comme pour un lynchage.
Je trouve ces procédés parfaitement indignes. J’ai été choqué par cette violence. Je veux remercier les très nombreux signes de soutiens d’étudiants, des personnels administratifs, de collègues enseignants, de la municipalité, du Ministère et de nombreux inconnus, indignés par ces procédés caricaturaux aux allures de « chasse à l’homme ». Soucieux de favoriser un retour à la normale, je tiens à redire qu’aucune mesure administrative ou disciplinaire ne sera lancée contre des étudiants de Sciences Po. Mon intervention visait à défendre les personnels agressés (notamment la concierge et les personnels de ménage) et à sauvegarder l’intégrité des bâtiments de l’IEP.
En appelant à un retour au calme et à la sérénité pour retrouver l’esprit du dialogue et de l’enseignement,
Bien sincèrement
Olivier Ihl
Directeur de l’IEP
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